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La mission d’Angela Sierra

Angela Sierra Photo: Yves Provencher/Métro

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits inspirants de Montréalais issus de l’immigration qui témoignent de leurs parcours et de leurs succès.

Derrière LatinArte, un organisme culturel qui fait la promotion des artistes montréalais d’origine latino-américaine, se dresse Angela Sierra.

Par l’entremise de cette organisation, dont elle est la fondatrice et la directrice générale, cette femme originaire de Colombie cherche d’abord et avant tout à puiser dans ses racines pour créer des ponts avec sa communauté d’accueil.

La quête de rapprochement culturel d’Angela Sierra a été mise de l’avant lors de la dernière édition du festival LatinArte, en septembre. «Cette année, le thème de l’événement était Les Amériques. Lors du spectacle de danse qui a clôturé le festival, les gens étaient vraiment surpris de voir les numéros de gigue. C’était notre façon à nous de témoigner notre attachement à notre ville d’accueil.»

Angela Sierra est arrivée à Montréal il y a 13 ans.

Titulaire d’une maîtrise en télévision et en cinéma de l’Université d’Aix-en-Provence, elle a auparavant œuvré au Festival de Cannes et au grand festival du documentaire français Vue sur le doc.

Après un long séjour en France, c’est la mort de son père qui la ramène à Bogotà, en 1995. Rapidement, elle y trouve un emploi dans le domaine des communications et se construit une vie confortable. Son premier contact avec le Québec survient au printemps 1998. «Je suis venue visiter mon meilleur ami et j’ai immédiatement adoré Montréal. J’ignorais complètement qu’il y avait une ville aussi européenne ici, en Amérique.»

Conquise, Angela Sierra décide d’entreprendre des démarches d’immigration.Elles seront accélérées par une rencontre fortuite avec le haut commissaire de l’immigration du Québec en Amérique latine qui se produit lors d’un déjeuner professionnel. «C’était au début décembre 1998. Mes papiers étaient déjà rassemblés et j’ai fait suivre ma demande. Le 26 décembre, j’arrivais au Québec!»

Ses premiers pas en terre d’accueil ont été moins faciles qu’anticipés. «J’ai eu toutes sortes d’emplois, certains dans mon domaine, d’autres pas. Des bons et des moins bons. Mais quand il faut payer les factures, on n’a pas bien le choix.»

Puis il y a eu des rencontres importantes, qui allaient donner une direction à sa nouvelle vie. Celle de son conjoint, avec qui elle aura la petite Andréa, et celle des gens de l’Association Colombie vous invite.

«Je voulais développer une branche culturelle à l’association. Pour faire la promotion de la relève artistique colombienne, mais aussi pour se défaire du stéréotype de la fiesta et de la siesta, explique Mme Sierra. J’ai ressorti le plan d’affaires sur lequel j’avais travaillé pendant mon congé de maternité et nous avons créé la Semaine culturelle colombienne, en 2009. À l’origine, ce n’était que pour les artistes colombiens, mais la demande des autres Latino-américains était très forte, alors nous les avons intégrés à l’événement.»

Depuis, l’initiative a porté ses fruits. Aujourd’hui, la semaine culturelle latino-américaine est devenue LatinArte, un organisme à but non lucratif qui offre plusieurs programmes en plus de son festival. «Éventuellement, j’aimerais qu’il y ait une grande maison de la culture latino-américaine à Montréal. Mais pour l’instant, je souhaite surtout que LatinArte continue de grandir et que les artistes qu’elle soutient soient reconnus comme des artistes d’ici.»

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage. Réalisé par la journaliste Anne-Marie Yvon, ce dernier est disponible sur le site  de RCI.

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