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Le pouvoir éducatif et thérapeutique des mots

bibliothérapie
La bibliothérapie utilise la lecture comme outil thérapeutique. Photo: Métro

Lire permet d’acquérir des connaissances, ainsi que de prévenir les troubles du langage et de l’apprentissage. Pour les tenants de la bibliothérapie, c’est aussi une porte vers le bien-être.

Lorsqu’un apprenant rencontre des difficultés, il est possible qu’il développe de la méfiance à l’égard d’une matière, d’un enseignant ou du cadre scolaire. Les livres peuvent lui offrir de revisiter son ressenti autrement et de tendre vers la confiance, croit la bibliothérapeute Katy Roy. Au fil de diverses histoires, il sera capable de s’identifier à un protagoniste et, ainsi, de briser son isolement et de rehausser son estime de soi.

Cela dit, un accompagnement professionnel permet d’aller beaucoup plus loin en explorant par l’imaginaire la source de certains enjeux. C’est le facilitateur en bibliothérapie qui sélectionne l’ouvrage. «Ce n’est pas nécessairement en abordant de front un sujet qu’on va régler une problématique, indique Mme Roy. Un texte plus large, plus symbolique permet au travail d’être émotionnel et non pas simplement intellectuel. La personne va chercher ce qui la touche et en vient à intégrer des éléments qui sont associés à son vécu.»

Ce n’est donc pas un hasard si les jeunes enfants aiment se faire lire plusieurs fois la même histoire ou si les adultes relisent certains ouvrages qui les ont touchés.

Selon elle, un trouble d’apprentissage est souvent abordé comme un élément unique et tangible, alors que de nombreuses expériences vécues ont pu s’associer dans le cerveau. Les neurosciences vont dans le même sens que l’experte: il est possible de saisir certaines subtilités du cerveau en empruntant des chemins moins rationnels, comme la poésie ou les contes.

Un atout en milieu scolaire

Plusieurs recherches s’accordent pour valider le pouvoir pédagogique des histoires, même pour les mathématiques et les sciences.

«Il serait intéressant que les professeurs puissent utiliser l’outil de la bibliothérapie dans un contexte d’apprentissage, commente Katy Roy. Ça voudrait notamment dire être très attentif au langage que l’apprenant utilise, car il contient souvent toutes les clés des difficultés.»

La lecture est 68% plus efficace que la musique pour réduire le stress.

Commencer soi-même

Mme Roy explique qu’il est possible de ressentir plusieurs bienfaits de la lecture hors du cadre d’une bibliothérapie.

«Aux études, par exemple, on est dans un contexte rigoureux. Aller vers une fiction après avoir étudié toute une journée, ça nourrit l’imaginaire.»

En plus des nombreux avantages cognitifs qu’offre la lecture, la bibliothérapie promeut une lecture émotionnelle et réparatrice.

«Avant de décortiquer un texte de manière analytique, on peut prendre un moment pour se questionner à propos de son effet sur nous, des souvenirs qu’il sollicite, etc. Une fois passé par le filtre de notre relation affective, il devient porteur de sens, et c’est fondamental pour en retenir quelque chose!»

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