Soutenez

Des incitatifs efficaces contre le vol de temps

vol de temps
Photo: Métro

S’il est normal de gérer des affaires personnelles au travail occasionnellement, certaines activités sont inappropriées.

On appelle cela le «vol de temps», et les employés n’en sont pas les seuls responsables!

Édith magasine sur Amazon entre deux envois de courriels. Gilles et Julie discutent près de la machine à café plus longtemps que de raison. Marcel répond à ses conquêtes sur Tinder pendant une réunion et Lola profite de sa dernière demi-heure de travail pour rédiger sa liste de courses. Manquent-ils d’occupations ou simplement de motivation?

Vol de temps: la faute du patron

«Certaines entreprises encouragent le présentéisme de leurs employés, mais elles ne les incitent pas à être productifs», dit Marianne Plamondon, avocate associée au cabinet Langlois Avocats à Montréal, spécialiste du droit de l’emploi et du travail et présidente sortante de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

«Pour éviter cela, elles doivent valoriser leurs résultats et non le temps qu’ils passent sur leur lieu de travail. Ça rend les employés plus efficaces», ajoute-t-elle.

Elle observe que, quand les horaires sont souples et que les objectifs sont basés sur les résultats, les employés sont plus motivés à être productifs, car ils veulent profiter de l’avantage de partir plus tôt.

En revanche, s’ils doivent faire acte de présence jusqu’à une heure imposée, faible sera leur motivation à réaliser leurs tâches rapidement. Les conséquences sont négatives pour tous: l’employeur rémunère des salariés qui ne travaillent pas et les salariés perdent du temps qu’ils pourraient passer en famille ou dans des loisirs.

Marianne Plamondon rappelle qu’un employeur est en droit de surveiller les outils technologiques de son employé s’il a des motifs raisonnables de penser que ce dernier effectue un vol de temps abusif. Si la fraude est avérée, elle peut mener à un congédiement. Pour aider les employeurs à éviter d’en arriver à cette situation, Me Plamondon leur conseille de:

  • définir une rémunération et des avantages qui incitent l’employé à atteindre ses objectifs;
  • bâtir un système d’évaluation efficace du rendement qui ne soit pas seulement basé sur le fait que l’employé est physiquement présent ou non;
  • envisager un système de surveillance des technologies si cela s’impose.

Des incitatifs à l’efficacité

Pour aider les entreprises à éviter le présentéisme, Me Plamondon leur suggère d’établir une méthode d’évaluation efficace de leur personnel.

Avec l’arrivée des réseaux sociaux, le vol de temps est devenu très difficile à repérer. Comment savoir si l’employé retranché derrière son écran de téléphone ou d’ordinateur travaille ou règle des affaires personnelles?

«Il faut créer une évaluation qui donne des objectifs clairs au personnel et des incitatifs qui lui donnent envie de les atteindre vite et bien», dit Me Plamondon.

La possibilité de partir une fois les tâches accomplies est un bon exemple d’incitatif, mais ce n’est pas possible de l’appliquer dans toutes les professions. La définition d’une vraie pause en milieu de journée est une bonne option, tout comme la reconnaissance du travail et sa valorisation sur le plan financier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.