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Ce qu’il faut savoir sur la carrière d’enseignant

Photo: Métro

Les besoins de main-d’œuvre sont nombreux en enseignement.

Entre 2012 et 2015, selon le ministère de l’Éducation, il faudra chaque année 3 783 nouveaux enseignants au primaire et 1 371 au secondaire.

C’est du moins ce que rapporte Jobboom dans son en­quête annuelle sur le place­ment des diplômés. Évidem­ment, en cette période fébrile de demande d’admission à l’université, il n’en faudra pas plus pour que bien des jeunes s’inscrivent à un des baccalauréats spécialisés en enseignement. Avant de se précipiter, néanmoins, il sera bon de savoir en quoi consiste exactement la demande d’enseignants et d’où elle vient, car plusieurs facteurs viennent influencer les perspectives.

D’abord, les flux migratoi­res. Les jeunes familles ont tendance, depuis plusieurs années, à quitter les régions éloignées pour s’installer dans la couronne de l’île de Montréal : Laval, Laurenti­des, Lanaudière.

C’est dans ces régions qu’on a donc besoin d’enseignants pour leurs enfants. Au contraire, la demande diminue dans les régions éloignées. Il sera donc ardu de trouver un poste d’enseignant en Gaspésie, si c’était là votre rêve.

Ensuite, les changements de pratique. Par exemple, le ministère prévoit que 1 800 pro­­fesseurs d’anglais devront être embauchés entre 2012 et 2016, en raison de l’introduction progressive de l’anglais en 6e année. De la même façon, la demande accrue pour les enseignants du primaire résulte de la réduction du nombre d’élèves par classe, une mesure appliquée depuis 2010. Ces nouvelles pratiques produisent des besoins temporaires. Lorsqu’ils seront comblés, l’embauche s’arrêtera, il faut donc se presser d’en profiter.

En troisième lieu, les choix des étudiants. Peu de futurs enseignants se préparent à enseigner les mathématiques ou les sciences. Les commissions scolaires éprouvent donc de grandes difficultés à combler leurs besoins pour ces matières. À l’inverse, il y a trop de candidats pour les postes d’enseignants du français, de l’histoire ou de l’éthique, les spécialités que les étudiants préfèrent.

Finalement, les change­ments de carrière. Beaucoup de jeunes enseignants finis­sent par quitter le métier au cours de leurs cinq premières années. Cette réalité est venue chambouler les prédictions des besoins de main-d’œuvre enseignante du ministère. Cela signifie que plusieurs des occasions d’emploi présentes résultent en fait du départ de jeunes professeurs. Certains ont quitté désabusés lorsqu’ils ont réalisé que le mieux qu’on pouvait leur offrir était bien souvent une demi-tâche à 25 000 $ par année. D’autres, mal préparés à la réalité du métier, ont trouvé leur travail si difficile (gestion de la classe, relation avec les parents, etc.) qu’ils ont préféré partir.

Devenir enseignant n’est pas fait pour tout le monde et il sera bon de se demander, avant de s’inscrire, si on a les qualités nécessaires pour faire carrière dans l’enseignement.

Si c’est le cas, et si on en juge par la demande présente, vous n’aurez probablement pas de difficulté à obtenir un poste de professeur de mathématiques ou d’anglais quelque part autour de Montréal, ou même en enseignement au primaire, si vous vous dépêchez un peu.

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