Soutenez

Charles Prévost: chanteur d’hymnes nationaux pour le Canadien

Photo: Daphné Caron

Quand il a commencé sa carrière dans les années 1970, le chanteur Charles Prévost ne pensait pas qu’un jour il ferait le Centre Bell plusieurs fois par année.

Qu’est-ce que ça prend pour être chanteur d’hymnes nationaux?
De l’expérience. Ça a l’air facile, parce qu’on chante toujours les deux mêmes tounes, mais plusieurs personnes se plantent.

Pourquoi c’est difficile?
Avant de chanter, je suis dans le couloir avec les joueurs : ils sont gonflés à bloc comme des gladiateurs, leur énergie est intimidante. La seule fois où j’ai été aussi intimidé à l’opéra, c’est quand j’ai partagé la scène avec des chevaux et des éléphants. Mais surtout, tu ne t’entends pas. Le son est tellement fort, c’est comme être devant 100 000 flashs, tu vois rien. Et tu chantes devant 20 000 personnes, sans compter les millions de téléspectateurs; ça aussi, c’est intimidant. Même après l’avoir fait 500 fois, je ressens toujours la tension.

Comment on fait pour se réinventer après avoir chanté les mêmes chansons 500 fois?
La plus grande difficulté, c’est ça. Trouver le moyen de les chanter comme si c’était la première fois, d’être toujours frais. Je relis les paroles avant chaque prestation, parce que c’est quand tu connais trop bien une chanson que tu as des trous de mémoire.

Essayez-vous parfois des variantes?
Au début, je le faisais. Maintenant, je m’efforce de chanter la version la plus simple qui soit. Un hymne, c’est tellement grand déjà, pas besoin d’en rajouter. Je trouve qu’ailleurs les chanteurs en mettent trop et s’accordent trop d’importance. On est quand même juste les chanteurs de l’hymne national. C’est pas nous que les fans viennent voir.

Mais les gens vous reconnaissent dans la rue, non?
Oui! Je donne parfois des autographes. Il y a des baby-boomers qui me reconnaissent parce que je faisais partie des Sinners, d’autres me connaissent comme chanteur d’opéra. Mais, pour la plupart, je suis le gars qui chante l’hymne national.

Pour ceux qui ne connaissent pas, ça ressemblait à quoi, les Sinners?
À un mélange des Beatles, des Rolling Stones et de The Who. On s’habillait n’importe comment et on cassait l’équipement sur la scène. On était tellement amateurs sur le plan musical que ça nous prenait de la prestance pour compenser. On était super anti-establishment, mais dans le style p’tit garçon d’Outremont gâté.

C’est drôle que, maintenant, vous chantiez l’hymne national.
Oui; je me suis demandé comment la communauté artistique et les souverainistes prendraient ça. Mais au Québec, l’hymne national avant le hockey, c’est de l’ordre du rituel. C’est un des éléments les plus rassembleurs entre anglophones et francophones. Le hockey, c’est bilingue.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.