Soutenez

Judith Portier, designer de conteneurs

Photo: Daphné Caron/Urbania

Alors que, pour le commun des mortels, ils ne sont que de banals conteneurs à bateaux, pour Judith Portier, designer commerciale et événementielle, ils sont un monde infini de possibilités.

Comment utilises-tu les conteneurs?
Le premier design de conteneur que j’ai fait, c’était pour les commerçants de la rue Wellington. On l’a transformé en atelier du père Noël. Sinon, on peut les transformer en pop-up shops, en librairies mobiles, ça peut être l’extension d’une institution, d’un restaurant, d’un festival, n’importe quoi. On n’a pas encore vu le début des possibilités!

Est-ce qu’il est possible de vivre dans un conteneur au Québec?
Habiter dans un conteneur, ça se fait. C’est sûr qu’au Québec, il faut isoler ça. Pour moi, le conteneur a plutôt une vocation événementielle, parce que c’est fait pour voyager. Ce qui m’intéresse, c’est le côté éphémère du conteneur. Dans mes projets, j’essaie toujours de respecter la fonction du conteneur.

Qu’est-ce que tu veux dire?
C’est un objet qui sert d’abord au transport, et j’essaie de respecter cette identité-là. Par exemple, quand j’ai transformé un conteneur en atelier du père Noël, j’ai voulu mettre l’accent sur l’aspect «shipping» du père Noël, comme s’il arrivait par bateau avec ses cadeaux.

Comment on achète ça, un conteneur?
Des gens en font la location, tu peux l’acheter neuf ou usagé, t’en faire venir un tout emménagé de Chine. Le prix varie entre 0 $ et 20 000 $, parce qu’il y en a de différentes grandeurs, des neufs, des usagés. C’est comme une voiture, au fond.

C’est quoi, les plus grandes difficultés quand on transforme un conteneur?
C’est petit! Tout doit être fonc­tionnel et chaque quart de pouce compte. S’il y a un comptoir ou des électroménagers, par exemple, c’est comme un Tetris de tout agencer ça. Et comme ça s’ouvre en façade, il y a un côté sur lequel on ne peut pas s’appuyer. En même temps, il y a toutes sortes de petites particularités le fun à connaître sur un conteneur.

Comme?
Le plancher, c’est du contreplaqué marin d’un pouce d’épais. Je trouve ça super beau : tu peux le peinturer ou le laisser brut. Et aussi, il y a plusieurs configurations possibles quant aux ouvertures.

Qu’est-ce qui t’attire dans les conteneurs?
J’ai toujours été fascinée par ces gros objets qui viennent de loin. On peut parfois deviner leur provenance grâce à ce qui est écrit dessus. MAERSK, par exemple, ça veut dire conteneur en danois. J’aime leurs couleurs éclatantes, leurs formes, leur texture lignée aussi. C’est gros, c’est solide, c’est vieux, c’est usé. C’est une boîte de transport utilisable à l’infini, une petite boîte avec laquelle tu peux faire n’importe quoi. J’aime aussi son effet sur les gens : déposer cet objet-là au milieu de la rue, ça surprend!

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.