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Passer du DEC au bac plus logiquement

Photo: Métro

Étudier moins longtemps mais plus adéquatement. Voilà le principe du DEC-BAC intégré en éducation préscolaire et en enseignement primaire (EPEP).

Fruit d’une étroite collaboration entre l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et le cégep Édouard-Montpetit de Longueuil, le programme prévoit accueillir sa première cohorte à l’automne prochain.

Au bout du fil, Sylvie Viola se montre très enthousiaste. «Nous avons travaillé fort pour rehausser la qualité du contenu des programmes de formation […] Notre vision a toujours été d’offrir plus, pas moins. Ce n’est pas une formation à rabais!» Pour la directrice du programme à l’UQAM, l’objectif ultime dans cette entente entre les deux institutions était de ne pas «pénaliser les enfants», futurs élèves de ces enseignants en devenir.

La voie fréquemment empruntée par les aspirants enseignants est celle du diplôme d’études collégiales (DEC) préuniversitaire de deux ans, suivi d’un baccalauréat en enseignement de quatre ans. À l’UQAM, d’après les observations de Mme Viola, les étudiants arrivant au bac en enseignement avec un DEC technique (trois ans) représentent environ de 10 à 15 % des inscrits. «L’avantage avec ces étudiants, c’est qu’ils savent qu’ils veulent travailler avec des enfants. Le DEC-BAC intégré leur permet de poursuivre sur leur lancée plus facilement.»

Luce Bourdon, directrice adjointe aux études du cégep Édouard-Montpetit, abonde en ce sens. «De plus en plus d’étudiants qui font une technique poursuivent à l’université. Ils reviennent nous voir et disent qu’il y a beaucoup de redondance lors de la première année du bac. C’est ce que l’on veut éviter, tout en faisant mieux reconnaître les DEC techniques par les universités.»

À l’inverse des étudiants provenant des DEC en théâtre, en littérature ou encore en histoire, ceux qui passent par une technique d’éducation à l’enfance peuvent se prévaloir d’une expérience auprès de jeunes enfants. Le programme intégré permettra une approche plus globale, croit Mme Viola. «Avant d’intégrer l’école, l’élève a toute une enfance derrière lui. Les étudiants de ce programme vont l’avoir en tête, ils auront une vue d’ensemble de ce qu’est un enfant.»

Ce sont au total huit cours qui ne seront plus au programme de ces étudiants, et il faudra non plus sept ans d’étude, mais six pour compléter la formation. Sans en diminuer la qualité, assure Mme Viola. «Nous avons regardé de près le contenu des cours, et demandé au cégep d’ajouter à son programme ce qui manquait pour qu’on puisse les créditer. En éducation motrice, par exemple, il manquait la partie motricité fine. On s’est assuré avec le cégep que ce soit intégré au programme.» La troisième année du DEC sera donc charnière, puisqu’elle consistera en des cours universitaires (dispensés au campus de l’UQAM à Longueuil) et des cours de cégep. L’accès au bac n’en sera pas pour autant automatisé, puisque l’UQAM prendra en compte la qualité des résultats au DEC.

Le cheminement DEC-BAC intégré en EPEP est une première en sciences de l’éducation au Québec. Le programme attend actuellement son agrément, et devrait en principe ouvrir les inscriptions à compter de mai.

Former de meilleurs enseignants… ou mieux les former?

Le DEC-BAC intégré vise surtout à harmoniser le contenu des deux niveaux de formation. Quel impact sur les compétences des futurs enseignants? Réponse des deux maîtresses d’œuvre du programme.

Luce Bourdon, cégep Édouard-Montpetit
«Les étudiants seront surtout mieux préparés pour l’université, avec une meilleure confirmation de leur choix de carrière. Lors du DEC technique, ils ont déjà fait trois stages en petite enfance. Ça ne fera pas nécessairement de meilleurs profs, mais peut-être qu’il y aura une plus grande persévérance, moins d’abandons en cours de route.»

Sylvie Viola, UQAM
«Chaque étudiant est unique, je ne dirais pas que l’on prétend former de meilleurs enseignants. Simplement, les étudiants qui arrivent du DEC technique connaissent le milieu scolaire, mais aussi ce qui précède l’école. Ils ont une plus grande conscience de toutes les étapes de l’apprentissage et de l’éducation avant même que les enfants arrivent à l’école, et des différents intervenants (parents, éducateurs, enseignants). Or, travailler en concertation est aussi une compétence que l’on veut développer.»

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