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L’intégration par l’entrepreneuriat

Photo: Collaboration spéciale

L’entrepreneuriat ethnique est méconnu, voire négligé. Mais pour des milliers de personnes issues de l’immigration, il s’agit de la voie vers le succès… et l’intégration.

Arnaud Segla est consultant en gestion de projets d’affaires en entrepreneuriat ethnique. Il accompagne ainsi des entrepreneurs hésitants face aux barrières culturelles et matérielles.

C’est qu’Arnaud Segla a lui-même dû faire face à ces barrières. Après avoir vécu en Afrique et en Europe, il pose le pied au Québec en tant que travailleur qualifié, désireux de faire sa place en tant qu’entrepreneur. Rapidement, il constate que les choses ne sont pas aussi simples. «Il a fallu que je perfectionne mon anglais, chose que je ne croyais pas nécessaire au Québec. Aussi, j’ai dû acquérir de l’expérience locale», raconte-t-il.

Mais qu’est-ce que l’entrepreneuriat ethnique? Il s’agit simplement de la création et du développement d’entreprises par des communautés minoritaires dans des pays accueillant l’immigration. Par exemple, il peut s’agit de vente au détail de produits exotiques, d’entreprises spécialisées dans l’évènementiel culturel, salons de coiffure, etc.

«Quand j’ai crée ma compagnie en 2009, j’ai pris le risque, j’ai commencé mon parcours et j’ai découvert les épreuves». – Arnaud Segla, auteur d’Une entreprise ethnique en 40 heures

Pour M. Segla, il est important de soutenir ce type d’entrepreneuriat. «Les retombées sont intéressantes pour l’économie à large échelle, affirme-t-il. En plus de créer des emplois à long terme, ce type d’entrepreneuriat permet à des gens de se retirer de l’aide sociale et de mieux s’intégrer.»

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, est bien d’accord. Une étude récente menée par la chambre de commerce a d’ailleurs sonné l’alerte pour ce qui est de milliers de PME menacées de disparition, faute de relève. L’entrepreneuriat issu de l’immigration permettrait de créer un bassin plus large de profils pouvant reprendre ces entreprises.
«Immigrer, en soi, est un saut dans le vide, une prise de risque», avance M. Leblanc. Selon lui, la population immigrante est donc proportionnellement plus propice à l’entrepreneuriat. «La sélection des immigrants sur les critères d’employabilité constitue une des solutions à la pénurie de relève», ajoute-t-il. La population immigrante est déjà très présente dans de nombreux secteurs, principalement en restauration et dans le commerce de détail.

Pour entrepreneurs ethniques… ou pas!

Fort de son expérience et encouragé par son mentor, Arnaud Segla publie Une entreprise ethnique en 40 heures.

«Le guide permettra à la personne de réfléchir à son entreprise, sans faire un réel plan d’affaires», indique M. Segla. Ce dernier remarque que les gens sont souvent rebutés par le fameux plan d’affaires. «Les gens en font tout un plat, et beaucoup de projets tombent à l’eau par crainte du processus», constate-t-il.

Le guide est disponible gratuitement sur entrepreneurethnik.com, un blog dédié à outiller les entrepreneurs ethniques mais aussi à sensibiliser les communautés à l’importance de les soutenir.

Arnaud Segla précise par ailleurs que son guide n’est pas exclusif aux entrepreneurs ethniques. «Il faut le voir comme un outil utile pour tous les entrepreneurs désirant mettre sur pied une petite compagnie», dit-il.

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