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Ces diplômes apparemment inutiles…

graduate Photo: Métro

Dans le champ des sciences humaines, on a souvent tendance à dévaloriser certains profils, considérés comme peu susceptibles de déboucher sur un emploi payant. Pourtant, il suffit parfois d’un peu de recherche pour découvrir des emplois payants, et ce, dans chaque domaine d’études.

Quel étudiant en science politique ou en sociologie ne s’est pas déjà fait dire qu’il n’avait pas d’avenir? Pourtant, tout n’est pas si sombre pour ceux qui se passionnent pour les langues, l’histoire ou les processus de démocratisation des sociétés. Nombreux sont les journalistes qui ont étudié en science politique. Un diplôme en études françaises ouvre parfois la porte à une carrière de rédacteur juridique. Des producteurs de cinéma ou des développeurs de jeux vidéo comme Ubisoft engagent des historiens afin d’assurer l’exactitude de leurs aventures fictives.

Bien qu’ être embauché pour aider à la création du prochain Assassin’s Creed relève plus de l’exception que de la règle, cet exemple démontre qu’il existe des débouchés insoupçonnés dans presque tous les domaines. «Il y a une grande méconnaissance du marché du travail, en particulier au collégial», explique le conseiller d’orientation Jean-François Jarry. Selon lui, de nombreux étudiants au cégep ont des idées fausses sur la profession qu’ils désirent poursuivre.

Certains diplômés peinent plus que d’autres, c’est certain. Des domaines comme les beaux-arts, l’histoire ou la psychologie (si on n’a obtenu que le baccalauréat) figurent fréquemment en bas des palmarès répertoriant le taux d’emploi par profession. Il ne faudrait cependant pas s’attendre à ce que tous les secteurs soit à l’image de celui de la santé, où le placement est souvent instantané, et le taux de chômage, virtuellement nul.

Le processus d’embauche est simplement plus long dans les domaines des sciences humaines. «Les gens qui étudient en sciences humaines acquièrent toutes sortes de compétences qui sont recherchées par les employeurs, comme le sens critique, la capacité de construire un argumentaire ou encore des connaissances en statistique», précise Jean-François Jarry. Moins une profession est protocolaire, plus il sera difficile de s’y lancer parce que les candidats doivent démontrer qu’ils possèdent les qualités requises. À l’inverse d’une infirmière, qui n’a souvent qu’à présenter son diplôme pour qu’on reconnaisse ses compétences.

Des tonnes d’emplois
Les universités reçoivent chaque année des centaines d’offres d’emploi pour leurs étudiants et leurs diplômés. À l’Université du Québec à Montréal, ce sont près de 160 offres d’emploi qui ont été envoyées en 2013-2014 aux finissants des programmes de danse, de théâtre et de musique. Directeur artistique, chorégraphe ou encore agent d’artiste, les possibilités dans le monde des arts de la scène sont nombreuses.

Des postes à combler existent également pour les étudiants en philosophie, qui peuvent être engagés comme conseillers en éthique.

De nombreuses entreprises embauchent des diplômés en sciences humaines pour s’occuper des communications, alors que d’autres finissants travaillent comme attachés politiques.

Ne pas courir après les gros salaires
Il faut éviter d’appliquer une logique monétaire à la formation universitaire. «Même les institutions académiques tombent dans le piège de vendre l’idée qu’acheter une formation, c’est s’acheter un emploi», déplore le conseiller d’orientation Érick Beaulieu. Il y a évidemment des débouchés pour chaque domaine d’études, mais le conseiller ajoute qu’il serait dangereux de vendre les formations en sciences humaines comme «rentables». Pour avoir du succès dans son travail, la première chose à faire est de trouver un domaine qui nous intéresse. Le reste viendra souvent plus facilement qu’on le croit!

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