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Les 10 métiers les plus stressants

Silhouette Photo: Métro
Anne-Hélène Dupont - 37e avenue

Le site américain CareerCast a publié son classement annuel des 10 métiers les plus stressants pour l’année 2016. Regard sur ce palmarès, sur les composantes du stress professionnel et sur le contexte québécois.

Pour établir son classement, CareerCast a mesuré l’importance de 10 facteurs de stress dans 200 catégories d’emplois. Parmi eux, la nécessité de voyager dans le cadre de ses fonctions, le fait de travailler en public et celui d’avoir la vie d’autres personnes sous sa responsabilité, les échéances à respecter, l’effort physique exigé, les dangers et les conditions environnementales.

Résultat : les professions qui requièrent le port d’un uniforme sont parmi les plus stressantes. Celui de militaire arrive en tête de liste, suivi par les métiers de pompier, de pilote d’avion de ligne et de policier.

Aux cinquième et sixième rangs arrivent le coordonnateur d’événements et le responsable des relations publiques. Enfin, les cadres supérieurs, animateurs radio ou télé, journalistes et chauffeurs de taxi complètent ce palmarès.

Action et créativité
Consultante en relations publiques depuis deux ans, Marie-Annick Boisvert a aussi travaillé comme planificatrice d’événements pendant 10 ans avant d’occuper un important poste de gestionnaire dans une agence de publicité et de devenir chroniqueuse-
animatrice à la radio. Quatre des 10 emplois que CareerCast range parmi les plus stressants!

Est-elle accro au stress? «Pas vraiment. Mais j’aime l’action et je suis quelqu’un de créatif; c’est ce qui me motive.»

Elle se dit surprise que les métiers de coordonnateur d’événements et de relationniste soient considérés comme étant parmi les plus stressants. «Pour moi, ce n’est pas stressant. Quand on organise un événement, le stress est très élevé le jour du montage, parce que tout doit être à l’heure, alors qu’il y a toujours des problèmes. Mais le reste du temps, il n’est pas élevé.»

Et en cas de pépin, elle a appris à se concentrer sur les solutions et à lâcher prise sur ce qui échappe à son contrôle.

Être à sa place
Si la consultante est aussi imperméable au stress inhérent à ses fonctions professionnelles, c’est probablement qu’elle est dans son élément.

«Le stress, c’est subjectif», explique en effet Pierrette Desrosiers, conseillère en ressources humaines agréée, psychologue du travail et coach d’affaires. «Ce qui peut être terriblement stressant pour quelqu’un – parler en public, par exemple – peut être au contraire ce qui nourrit un autre travailleur. Il y a des gens qui ont besoin que ça bouge et d’être sur le fil du rasoir pour se sentir en vie.»

L’adéquation entre les individus et les exigences de leur emploi est déterminante pour le degré de stress ressenti. Or, les classements comme celui de CareerCast ne permettent pas de la mesurer.

«Il faut s’occuper de soi, savoir décrocher. Quand on travaille fort, il faut qu’il y ait des retours de balancier.» -Marie-Annick Boisvert, consultante en relations publiques, un des métiers figurant au palmarès

Sens et contrôle
D’autres composantes-clés du stress professionnel sont exclues de l’étude de CareerCast, note la spécialiste, soit le degré de contrôle que le travailleur exerce dans son travail et le fait d’y trouver un sens. Si elles avaient été prises en considération, le métier d’enseignant aurait probablement été dans le palmarès, croit la psychologue.

En effet, au Québec, les récentes coupes budgétaires ont augmenté la détresse psychologique chez les enseignants. «On ne leur donne plus les ressources nécessaires pour faire leur travail et avoir le sentiment du devoir accompli, déplore Mme Desrosiers. Et ça fait toute la différence entre une bonne fatigue et une fatigue malsaine.»

Car toutes les formes de stress ne sont pas nocives. Le corps humain est fait pour vivre des périodes de tension, puis retourner à un état de détente, explique cette spécialiste de la productivité et du bien-être au travail.

S’accorder des moments de repos constitue justement le secret de Marie-Annick Boisvert. «Il faut s’occuper de soi, savoir décrocher. Quand on travaille fort, il faut qu’il y ait des retours de balancier.» L’ex-planificatrice devenue relationniste est décidément devenue maîtresse dans l’art de gérer la pression.

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