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Être à l’écoute de ses émotions

Photo: Métro

La première clé de la résilience, c’est la capacité de s’ouvrir à soi, c’est-à-dire l’aptitude à se mettre à l’écoute de ce qu’on ressent.

Plusieurs ont tendance à privilégier la voie de la raison quand arrive le temps de prendre une décision, mais vous êtes-vous déjà demandé à quoi servent les émotions? En tant qu’être humains, nous sommes tous les fruits de l’évolution, et si Dame Nature a cru bon de permettre la survie des êtres humains capables de ressentir des émotions, c’est qu’il y a une bonne raison à cela.

Les émotions négatives (la peur, la culpabilité, la colère, etc.), par exemple, constituent un signal de votre conscience vous avertissant de la présence d’un danger. Quand vous ressentez une telle émotion, vous mobilisez votre énergie afin de faire face à la menace. Vos sens sont mis en état d’alerte. L’adrénaline est libérée dans votre organisme afin de vous permettre une fuite rapide si cela s’avère nécessaire. Votre cœur bat aussi plus rapidement.

Vous ressentez de la peur en entendant un coup de feu dont vous ignorez la provenance et vous vous mettez à couvert. Ce faisant, vous venez peut-être de vous sauver la vie.
Vous ressentez une soudaine culpabilité dans un commerce et replacez sur sa tablette l’article que vous avez, un instant seulement, songé à voler. Ce faisant, vous venez de réduire les risques d’arrestation et d’exposition à l’opprobre populaire.

Vous ressentez de la colère parce qu’un changement de zonage municipal risque de faire chuter la valeur de votre propriété. En réaction, vous mettez sur pied un mouvement de contestation qui réussit à en stopper l’adoption. Vous venez de protéger vos acquis.

Si vous n’aviez pas ressenti ces émotions, vous auriez pu être blessé par balle, vous auriez pu vous retrouvez dans le bulletin de nouvelles pour vol à l’étalage ou vous auriez pu voir fondre la valeur de votre patrimoine. Mais même si elles peuvent vous rendre de fiers services, les émotions négatives réduisent les ressources qui sont à votre disposition. Elles vous laissent plus fatigué. Elles vous usent. Elles vous amènent à adopter des positions défensives et à vous replier sur vous-même, ce qui rétrécit votre vie.

Mais à quoi peuvent bien servir les émotions positives? Selon Barbara Fredrickson, de l’Université du Michigan, les émotions positives (joie, intérêt, etc.) élargissent votre répertoire pensées-actions et vous permettent de faire le plein de ressources physiques, sociales, intellectuelles et psychologiques. Ce faisant, elles améliorent votre résilience et vous équipent contre les coups durs de la vie.

Exemples concrets
En apprenant que son voisin de table travaillait à l’UQTR, Mireille a pu amorcer une conversation qui lui a permis d’apprendre que certains postes étaient vacants dans cette université. Elle a contacté le service des ressources humaines et aura une entrevue demain. L’intérêt lui a permis d’activer sa recherche d’emploi.

Jérôme ressent beaucoup de plaisir dans son nouvel emploi. À un point tel que, quelques fois, il donne davantage l’impression de jouer que de travailler. Son enthousiasme est contagieux. Ses nouveaux collègues sont toujours disposés à l’aider et à l’encourager.

Les émotions positives vous permettent de capter ce qui, dans votre environnement, pourrait vous aider à atteindre vos objectifs. Elles augmentent votre résistance physique. Elles font grandir votre réseau d’amis. Elles vous poussent à vous interroger et à apprendre. Elles vous rendent plus efficace en équipe. Elles vous amènent à développer votre potentiel psychologique. Bref, elles vous encouragent à adopter des positions d’ouverture, à explorer le monde et, ce faisant, à élargir votre vie.

Les recherches de Barbara Fredrickson ont démontré que, pour s’épanouir, l’être humain devait ressentir de 2,9 à 13,2 émotions positives pour chaque émotion négative.

Efforcez-vous, au cours des prochains jours, de stopper régulièrement le flot de vos pensées pour vous demander ce que vous ressentez. Vous pouvez également profiter de la soirée pour vous remémorer les principaux événements qui se sont produits durant la journée et les émotions que vous avez ressenties. Ne tentez pas d’analyser ces émotions et de vous demander si elles correspondaient aux événements. Le temps n’est pas à l’analyse; il est au ressenti.

La résilience décortiquée
Au cours des prochaines semaines, notre chroniqueur présentera 10 comportements qui distinguent les personnes résilientes et qui en font des forces sur le marché du travail.

Cette semaine: la capacité de s’ouvrir à soi.

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