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L’université gratuite en Ontario?

Student sitting for exam Photo: Métro

Dans son dernier budget, le gouvernement de l’Ontario a rendu les études universitaires plus accessibles en modifiant son programme d’aide financière.

Dès la prochaine rentrée universitaire, les étudiants ontariens provenant de familles dont le revenu n’excède pas 50 000 $ se verront attribuer une bourse qui leur permettra de payer non seulement leurs droits de scolarité, mais aussi une partie de leurs dépenses courantes. Notez bien qu’il s’agit ici d’une bourse et non d’un prêt, un montant que l’étudiant n’aura pas à rembourser une fois diplômé.

Tous les étudiants, d’ailleurs, bénéficieront d’une bourse tant que le revenu de leurs parents n’excédera pas 83 000 $, ce qui rendra l’université plus accessible pour un nombre important de jeunes Ontariens.

Cette nouvelle a suscité bien des commentaires depuis le dépôt du budget il y a deux semaines, la plupart favorables. Il faut comprendre néanmoins qu’au sens strict, les études universitaires ne sont pas devenues gratuites en Ontario. Les universités auront toujours le pouvoir d’exiger des droits de scolarité et de les augmenter lorsqu’elles le croient nécessaire. La bourse qui vient d’être introduite devra être augmentée en conséquence.

Il est donc faux de dire que l’Ontario a aboli les droits de scolarité universitaires, comme certains l’ont fait. Elle s’est contentée de modifier son programme d’aide financière aux études. En Ontario, jusqu’à maintenant, tout comme au Québec, une aide financière n’est attribuée que lorsque l’étudiant démontre qu’il en a besoin, un processus très compliqué, et consiste d’abord et avant tout en un prêt, que l’étudiant devra évidemment rembourser. Une bourse n’est offerte que si le prêt maximum est insuffisant pour répondre aux besoins démontrés par l’étudiant.

Cette procédure a eu comme résultat que la grande majorité de l’aide financière a été accordée sous forme de prêts plutôt que de bourses. Avec l’augmentation des droits de scolarité, les étudiants se sont donc beaucoup endettés, et plusieurs ont aujourd’hui de la difficulté à rembourser, surtout que l’insertion en emploi est souvent difficile.

Le grand changement consiste à offrir une bourse d’abord et un prêt ensuite au besoin, plutôt que l’inverse comme par le passé, ce qui permet de payer les droits de scolarité à l’avance, pour ainsi dire. C’est un virage très important, que les étudiants réclamaient depuis fort longtemps, et par lequel l’Ontario espère à la fois résoudre le problème du surendettement des jeunes et améliorer l’accès aux études pour les familles à revenu modeste.

Devrions-nous faire de même au Québec? Nos diplômés ne sont pas aussi endettés que ceux de l’Ontario, où les droits de scolarité sont les plus élevés au Canada. Mais c’est quand même une idée à considérer, surtout que la province ne prévoit pas augmenter son budget d’aide financière après ce virage.

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