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Agir réellement en santé mentale

Orientation & Cie
Photo: Métro

De moins en moins tabous, les enjeux de santé mentale font les manchettes en ces temps de pandémie. Mais leur accorde-t-on pour autant la place qu’ils méritent dans notre société?

Il aura fallu une crise sanitaire sans précédent pour que nous en mesurions toute l’importance et qu’un investissement significatif soit annoncé à cet effet. Mais, au même titre que pour les besoins criants en CHSLD, le manque de ressources en santé mentale existait bien avant la COVID-19!

Santé mentale et travail en contexte de crise

Qu’ils fassent partie ou non des services que l’on dit essentiels, les travailleurs vivent une diversité d’émotions difficiles depuis plusieurs semaines. Il y en a dont la situation financière est devenue précaire, ayant perdu leur emploi. D’autres qui continuent à travailler, à distance, et qui fournissent encore plus d’heures en télétravail qu’au bureau, ou qui cumulent les rôles de parents et d’enseignants à la maison. Et les gestionnaires, qui font face à des casse-têtes constants.

Alors que le déconfinement progressif a commencé, la santé mentale au travail apparaît particulièrement préoccupante. Avant la pandémie, de nombreuses personnes éprouvaient déjà des symptômes de détresse psychologique liée à un emploi stressant, insatisfaisant ou dont l’environnement et les relations étaient toxiques. Parlez-en aux conseillers d’orientation, qui en rencontraient toutes les semaines, et qui continuent d’accompagner certains clients à distance en ce moment.

Tout le monde doit s’adapter et le contexte actuel génère un mélange de stress, d’anxiété et de fatigue dont les conséquences à long terme seront difficiles à évaluer.

Au cœur de l’économie

On entend souvent dire que la santé mentale est le «parent pauvre» du système de santé. On observe un peu le même phénomène dans le marché du travail. Pourrait-on s’occuper autant de la santé mentale que de la santé des finances et des équipements? Des milliers de personnes retrouveront leur lieu de travail dans les prochaines semaines. Dans quel état seront-elles? Certes, la situation économique est alarmante. Mais il est primordial de rappeler que ce sont les employés qui constituent la principale ressource d’une entreprise ou d’une organisation.

Parlons moins de rétention et plus de fidélisation pour la suite des choses. Nul besoin de retenir une personne qui est bien accueillie et dont on se préoccupe réellement. Celle-ci souhaitera conserver son emploi et y restera fidèle. Et ce ne sont pas nécessairement les hausses de salaire qui constitueront le meilleur incitatif.

Une approche préventive

Si les milieux de travail mettent en place des conditions favorables à la santé mentale, au même titre que pour la santé physique, il y aura peut-être moins d’arrêts de travail liés aux troubles mentaux. D’ailleurs, on se fait un point d’honneur à diminuer les taux d’accidents du travail et d’incidents liés à la santé physique. Est-ce que les taux d’absence pour épuisement professionnel ou autres lésions psychologiques sont considérés sur le même pied d’égalité? Ils le devraient.

Employeurs, prenez réellement le temps d’accueillir les personnes de votre équipe à leur retour. Offrez-leur une écoute, pas seulement des masques, des gants et un environnement aseptisé. Accordez-leur l’importance qu’elles méritent. Vous en verrez les bénéfices, qui dépasseront de loin la survie économique et le développement de votre entreprise ou organisation.

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