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Le secret de la Crypto Valley : la coopération

Photo: iStock

Depuis quelques années, des dizaines de start-up travaillant sur les cryptomonnaies se sont regroupées en Suisse dans une région comprise entre l’épicentre financier de Zurich et la petite ville de Zoug, donnant ainsi naissance à la Crypto Valley.

Zoug a par la même occasion été proclamée capitale mondiale des monnaies virtuelles, offrant notamment en primeur à ses habitants une identité numérique basée sur la blockchain. La bourgade helvétique a même été récemment sacrée communauté techno à la croissance la plus rapide d’Europe.

On y retrouve d’ailleurs le siège de l’organisation indépendante Crypto Valley Association (CVA), qui fédère et promeut l’industrie blockchain avec le soutien du gouvernement. Pour se développer, la communauté crypto de Suisse a fait sienne la devise du peuple acadien: l’union fait la force.

Dans sa rétrospective de 2018, Ian Simpson, directeur de la communication de la CVA, livre un vibrant plaidoyer en faveur des synergies entre acteurs de ce marché émergent.

«Cela ne signifie pas seulement se tourner vers les grandes entreprises pour obtenir de l’argent ou du savoir-faire institutionnel. Cela veut dire une coopération entre les start-up, à la fois en ce qui concerne l’aspect technique et l’écosystème. Car si cela peut nuire à la fierté, le résultat n’en sera que positif», estime-t-il.

Selon lui, en mettant en commun leurs talents, les sociétés cryptos permettront au grand public d’adopter les monnaies virtuelles. 

«L’esprit de coopération est depuis longtemps porteur de prospérité pour la Suisse. Il serait irréfléchi de prétendre que le pays détienne le monopole. Au cours des douze derniers mois, les projets de la Crypto Valley ont profité de relations étroites avec le Lichtenstein ou des délégations de haut niveau venues notamment d’Asie, qui cherchent à comprendre ce qui constitue une bonne politique», relativise Ian Simpson.

Il ose ainsi espérer qu’un jour les réglementations de plusieurs pays s’harmoniseront au point de permettre l’apparition d’entreprises véritablement décentralisées.

La coopération résumerait assez bien le processus d’une grande partie de l’innovation en Suisse, à l’instar du projet des opérateurs nationaux Swisscom et de la Poste, qui développent une infrastructure conjointe pour les applications de blockchain.

Mais l’exemple le plus frappant reste sans doute le lancement à Zoug de SEBA: d’anciens responsables du géant bancaire suisse UBS ont récolté près de 140M$CAN (100 millions de Francs suisses) pour créer la première banque crypto ainsi qu’un courtier en cryptoactifs agréés.

«Nikolaj Nikolajsen, fondateur de Bitcoin Suisse et pionnier de l’industrie crypto, a déclaré que loin de considérer la SEBA comme une concurrente, il s’agissait plutôt d’une aide pour « faire grossir le gâteau » à se partager», épingle le directeur des communications de la Crypto Valley Association.

Enfin, il serait impératif de bâtir des relations. Le succès d’une cryptomonnaie dépend de ce réseau de relations, avec l’industrie des tech, d’autres start-up et même des opérateurs historiques des secteurs prétendument non liés.

Si la petite Zoug peut le faire, qu’attendent Québec et Montréal?

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