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La popularité croissante des «stablecoins»

Photo: Getty Images/iStockphoto

Les stablecoins sont une catégorie de cryptomonnaies tentant d’offrir la sécurité et l’instantanéité des paiements sur la blockchain tout en minimisant la volatilité de leurs échanges boursiers.

Passé de 6000$US en novembre 2017 à près de 20 000$ le mois suivant, le cours du bitcoin s’est effondré à un plancher de 4000$ en novembre 2018. Ces fluctuations brutales de prix à court terme ont tendance à présenter le bitcoin et les autres cryptomonnaies comme impropres à une utilisation quotidienne par le public.

Or, plusieurs joueurs majeurs de l’industrie crypto, tels que le tandem Circle-Coinbase ou de la plateforme des jumeaux Winklevoss et Gemini, ont dévoilé à l’automne 2018 des projets de stablecoins, ces représentations numériques de devises à cours légal comme le Tether (USDT) dont chaque unité est normalement adossée à 1$US.

Quelques mois auparavant, le géant technologique IBM s’était lancé dans l’aventure en testant son propre «crypto dollar» sur le réseau blockchain Stellar. Et même l’imposant cabinet de conseil PwC étudie désormais les meilleures pratiques pour l’émission de stablecoins, mais orchestre aussi la conformité, les modèles commerciaux et les offres de jetons de sécurité (STO) dans cette économie numérique émergente.

Derrière cet engouement, contre toute attente des maximalistes de Bitcoin et malgré les accusations répétées contre les réserves de billets verts du pionnier Tether, le prix de ces stablecoins a résisté à la volatilité ambiante. Ces cryptomonnaies d’une autre trempe seraient même susceptibles d’exercer un rôle déterminant dans l’adoption de l’argent d’internet.

Il s’agit peut-être de l’un des développements les plus significatifs du second semestre de l’année 2018: la recrudescence des stablecoins.

En recourant aux jetons stables, certains investisseurs ou utilisateurs ont le sentiment de profiter des qualités de la blockchain Bitcoin sans les montagnes-russes des cours de la Bourse.

Le marché s’attend en plus à voir abonder prochainement des stablecoins liés à des matières premières, de l’or au pétrole, en passant par des paniers de devises nationales.

Le dernier trimestre de 2018 a ainsi été rythmé par d’importantes annonces, à savoir le lancement de la USD Coin (USDC), la cryptomonnaie du géant Coinbase et de la start-up Circle dont Goldman Sachs est actionnaire, qui permet aux consommateurs de convertir leurs dollars directement depuis leurs comptes bancaires; du Gemini Dollar (GUSD) et du Paxos Standard (PAX), premiers stablecoins sous la supervision du département des services financiers de New-York.

Les équipes fondatrices de stablecoins les plus populaires évoluent surtout aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Suisse. Au Canada, citons l’exemple de la StableUnit (SU), qui fonctionne «comme une banque open source contrôlée par chaque utilisateur par le biais d’un vote, mais sans autorité centrale» et dont le mécanisme automatisé assure la stabilité du prix grâce à une réserve décentralisée. Ou encore Peblik, un protocole blockchain encore au stade expérimental, mais dont la valorisation du token natif repose sur les gisements miniers et autres ressources en matières premières.

Et les développements se poursuivent à un rythme soutenu. De nouvelles formes de jetons stables ont ainsi fait leur apparition en rattachant la cryptomonnaie tantôt à un modèle d’actifs mixtes (or et devises), tantôt aux marchés obligataires.

Même s’ils risquent de ne pas rester calmes indéfiniment, ces stablecoins semblent en mesure de tenir leurs promesses. Reste alors à savoir ce qui les empêche de se généraliser rapidement et d’éclipser les autres cryptoactifs.

Probablement le manque de confiance, car aucun cas d’usage grandeur nature n’a encore été détaillé. Et la gestion du risque reste contraignante. Il ne suffit pas de vérifier s’il y a assez de dollars dans les coffres pour couvrir les retraits de clients. Il faut veiller sur l’ensemble du cycle d’émission et de remboursement.

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