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Les risques associés aux cryptomonnaies

Photo: Istock photo

Rien ne devrait vous empêcher de miser sur cet «argent d’internet» si vous comprenez tous les enjeux. Mais investir dans les cryptomonnaies est plus risqué qu’à l’accoutumée.

Le Tribunal administratif des marchés financiers a dû sévir plusieurs fois ces derniers mois dans des cas de fraudes ou de blanchiment liés aux monnaies numériques impliquant des Québécois.

L’Autorité boursière rappelle à intervalles réguliers les risques associés aux cryptomonnaies. D’emblée, il faut noter que leur valeur est strictement dictée par l’offre et la demande.

«La couverture médiatique d’une cryptomonnaie peut avoir une grande incidence sur sa valeur, et ce, sur une courte période, sans qu’aucun organisme ou mécanisme officiels n’encadre cette variation», insiste l’AMF.

La volatilité est par ailleurs directement influencée par l’endroit où on achète ou revend ses jetons numériques. De nombreuses plateformes ou «bourses» où les bitcoins et altcoins se négocient peuvent offrir la même cryptomonnaie à des prix différents.

Ensuite, si les plateformes assurent pouvoir échanger une cryptomonnaie contre une monnaie ayant cours légal comme le dollar canadien ou le billet vert, cela peut s’avérer difficile dans la pratique.

«Les canaux d’échange tels que les plateformes ne sont pas encadrés par des organismes de réglementation officiels ou des banques centrales. La spéculation sur la cryptomonnaie peut accentuer les écarts de prix acheteurs-vendeurs», met en avant l’Autorité financière.

© Autorités canadiennes en valeurs mobilières

Une importante notion doit également être précisée : si Bitcoin et certaines autres blockchains sont présentées comme solidement résistantes contre le piratage et le vol informatiques, les cryptomonnaies peuvent elles aussi être exposées à ces cyberrisques.

«La sécurité des portefeuilles électroniques, des plateformes d’échange et de transactions de cryptomonnaies n’est pas garantie. L’utilisateur s’expose au vol et à la perte totale de ses actifs», répète l’AMF.

Le montant des vols de cryptomonnaies sur les plateformes ont battu des records d’altitude en 2018, dépassant le seuil du milliard de dollars américains, comme le chiffrait déjà en octobre dernier la firme d’analyse Ciphertrace.

Or, conséquence de blockchains régies par aucune autorité, rien ne protège juridiquement les consommateurs achetant des biens ou services au moyen de cryptomonnaies. Et les transactions ne sont donc pas couvertes par le Fonds d’assurance-dépôts.

Sans compter que les «bourses» numériques peuvent exercer leurs activités sans se conformer aux lois applicables, explique l’AMF. Ces plateformes peuvent être situées à l’extérieur du Canada, tout comme la résidence de leurs dirigeants, complexifiant d’éventuelles poursuites contre elles.

Il convient également de redoubler de prudence à l’égard des premières émissions de cryptomonnaies (initial coin offerings, ICO) puisqu’il n’existe pas encore de réglementation spécifique régissant l’ensemble de ces campagnes de financement.

«Bien que certaines soient réglementées par l’Autorité, la majorité proviennent d’outre-mer et ne sont pas encadrées», souligne l’AMF.

Les risques de perdre la totalité du capital investi dans des ICO sont considérablement élevés, car ces émissions visent généralement à financer des projets à un stade très préliminaire, suivant des modèles d’affaires souvent expérimentaux.

Certains jetons offerts ne sont d’ailleurs utilisables que sur une seule plateforme, pour un seul service ou un seul produit spécifique. Dans l’éventualité d’une faillite, ces cryptos spécifiques rejoindront le cimetière des «deadcoins», les jetons devenus inutiles et donc impossibles à échanger.

De par leur relative nouveauté et leur mode de fonctionnement, les ICO constituent un terreau fertile pour les fraudeurs en tous genres.

«Certains émetteurs pourraient utiliser les fonds recueillis à d’autres fins que celle précisée dans la présentation du projet. La documentation fournie peut être partiale, incomplète ou trompeuse. En outre, des connaissances technologiques pointues sont généralement requises pour bien comprendre dans quoi on investit», épingle l’AMF.

 

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