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Vianney: «Donner un concert au Bataclan, c’est militant»

Photo: Collaboration spéciale

Jeune chanteur hyper populaire en France, sacré meilleur artiste masculin de 2016 aux Victoires de la musique, Vianney est pratiquement inconnu au Québec. Mais c’est sur le point de changer puisqu’il est là pour se faire entendre.

«Jouer dans un endroit où je ne suis pas connu, c’est super excitant pour moi, explique le chanteur de 25 ans, de passage à Montréal pour quelques jours. À la suite de sa première visite en sol québécois à l’été 2016, Vianney est (déjà!) de retour au Québec. Il présente au public d’ici son premier album (Idées blanches) même si le deuxième (éponyme) sort sur les tablettes françaises dans les prochains jours. Un retour dans le passé que le chanteur trouve rafraîchissant. «Je redécouvre l’impact que mes chansons peuvent avoir sur des gens qui les écoutent pour la première fois. Ça me touche. Je repars à zéro, c’est le bonheur.»

Il reprendra cependant rapidement la route avec son deuxième opus. Dès 2017, Vianney repart faire les salles de spectacles françaises, dont le tristement célèbre Bataclan. À son agenda, il y a une date bien spéciale. Le 21 mars prochain, Vianney et son équipe débarqueront sur les planches de cette salle où, le 13 novembre 2015, des terroristes avaient tué une centaine de personnes. Pour eux, jouer au Bataclan est nécessaire.

«Faire une date au Bataclan, c’est militant. Faut être honnête, on ne gagne pas d’argent. C’est dur à remplir, le Bataclan, personne ne veut y aller. On avait le choix de faire quatre dates dans d’autres salles à Paris ou trois dates dont une au Bataclan. On a préféré faire trois dates», explique Vianney, visiblement ému par le sujet.

«C’est le chemin de la guérison de jouer dans une salle comme ça.» – Vianney, qui jouera au Bataclan le 21 mars 2017.

Ce ne sont cependant pas tous les membres de son équipe qui prendront part au spectacle. Certains ont perdu des amis, des proches, et ne désirent pas y retourner de sitôt. Pour Vianney, c’est tout le contraire. «Il faut y aller, ne cesse-t-il de répéter. Si on peut remplir la salle, faut y aller! Je sais que cette soirée va être folle. Ça va être très, très fort. C’est le chemin de la guérison, de jouer dans une salle comme ça.»

Des blessures à guérir, les Français en ont eu leur lot en 2015 et en 2016. Si une chose les a tenus solidaires, c’est bien la musique. Vianney a donné des concerts aux lendemains de chacun des événements tragiques qui ont affligé la France récemment. «On n’a jamais arrêté de jouer. Au contraire, ç’a été très militant de notre part de ne pas arrêter. Je ne suis pas un chanteur engagé; en revanche, quand on touche aux miens, évidemment que je deviens militant.» D’ailleurs, sur son deuxième album, qui sort fin novembre, Vianney se vide le cœur au sujet du Bataclan en y consacrant un morceau, lui qui propose habituellement des chansons d’amour sucrées.

Il ne faut pas se le cacher, les attentats du 13 novembre ont vivement marqué ceux qui avaient l’habitude d’aller voir des spectacles. Ils ont eu peur de se rendre à des concerts dans les semaines qui ont suivi, a remarqué Vianney, qui était alors en tournée. «Pendant trois mois, les gens n’achetaient plus de billets. C’était surprenant. Et puis, ils sont revenus. Il y avait une ferveur chez les gens. J’étais tellement ému», se souvient le chanteur avec beaucoup d’émotion.

La victoire des Français, de Vianney et de son équipe, ce sera ça : continuer d’aller voir des spectacles, comme d’habitude. Continuer d’aller au Bataclan, comme d’habitude.

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