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MIPTV : une expérience d’époque

Photo: simwave/collaboration spéciale

Originaires d’Ottawa, les gars de SimWave Consulting ont présenté mardi à Cannes leur «machine à voyager dans le temps». Ou, selon eux, «la chose qui s’en rapproche le plus».

C’est une cabine dans laquelle on entre, où on met un casque et où, soudain, on se retrouve au milieu d’un champ de bataille où on se bat en tant que soldat, interagissant avec ses compagnons d’armes et parcourant le terrain. Avec l’impression d’y être vraiment.

Ceux qui sont familiers avec la réalité virtuelle ne verront là rien de bien «particulier». Jusqu’à ce que le sol se mette à trembler sous leurs pieds et qu’ils ne reçoivent des jets d’air en plein visage.

C’est dans le cadre du panel – présenté par le Fonds des médias du Canada et par Téléfilm Canada – sur les nouvelles dimensions que donnent les créateurs d’ici à la réalité virtuelle que Matt Thomas et Adam Caithness ont décortiqué l’invention susmentionnée.

Une invention créée pour «inciter les gens à se rendre au musée», a précisé Matt, directeur du développement des affaires chez SimWave (où son comparse Adam agit à titre de directeur financier). Une boîte ontarienne qui a vu le jour en 2013 et qui propose de la réalité virtuelle multisensorielle. Hmm, hmm.

Ainsi donc, outre le plancher qui tremble et les propulseurs d’air qui peuvent faire office, soit de balles qui sifflent, soit de vent, l’expérience permet de ressentir tantôt la chaleur, tantôt le froid, selon ce qui se passe dans le film visionné. Il y a même un diffuseur d’odeurs pour réellement plonger l’usager au cœur de l’action. «Si, dans le film, ça sent les biscuits, ça va aussi sentir les biscuits dans la cabine», explique Matt.

Mardi, toutefois, lors de leur présentation au Marché international des programmes de télévision (MIPTV), il manquait ce dernier élément pour accompagner leur simulation de Première Guerre mondiale. «C’est resté coincé aux douanes. Ils ont probablement lu “odeur de phosphine et de poudre à canon” et ont fait, ouais ben, j’pense pas qu’on va laisser passer ça!»

C’est la première fois que ça leur arrive depuis que leurs cabines ont vu officiellement le jour, l’an dernier. Et pourtant, ces installations, par ailleurs accessibles aux personnes en fauteuil roulant, ont voyagé «pas mal beaucoup». Notamment à Washington, où ils sont allés rencontrer l’American Alliance Museum Association. Puis à Halifax, où ils ont participé à la conférence des musées canadiens.

«On voulait permettre aux gens d’être les personnages principaux de l’histoire, plutôt que de rester en retrait.» –Matt Thomas, directeur du développement des affaires chez SimWave Consulting

Ces derniers sont «des collaborateurs, pas des clients», précise Matt. Parmi eux, le Musée canadien de la guerre, qui les a épaulés pour qu’ils puissent offrir une reconstitution la plus juste possible sur le plan factuel, historique. «C’est clair qu’à la base, on est tous des gamers, des fans de jeux vidéo!» confie-t-il. Reste que, «le but de ces cabines et de ces films n’est pas de jouer à Call of Duty». («Même si c’est possible, avis aux intéressés!» a-t-il lancé avec un sourire entendu durant la conférence.)

Le but, c’est donc d’inciter le plus de personnes possible à visiter des institutions dédiées à la préservation de l’Histoire, de la mémoire. «Nous avons remarqué que certains musées ont connu une baisse d’affluence au cours des dernières années. Pas tous, bien entendu, je ne veux surtout pas généraliser. Reste que certaines personnes se disent : “Maintenant que je peux tout voir sur mon ordi, pourquoi je me déplacerais?”»

C’est là que SimWave a eu l’idée des fameuses cabines, qui servent, en quelque sorte, d’introduction à un sujet donné pour les visiteurs d’un musée. «Les gens l’essaient en entrant, le thème les captive et, ensuite, ils peuvent explorer le reste de l’expo pour approfondir ces questions.»

Eux-mêmes entendent approfondir moult sujets à l’avenir. La semaine prochaine, ils lanceront leur film (toujours en réalité virtuelle multisensorielle) dédié à la bataille de la crête de Vimy, à temps pour souligner son 100e anniversaire. Ils ont également créé «une autre expérience, encore plus interactive, permettant aux utilisateurs de se retrouver à bord d’un vieux train à vapeur de 1936, le CN6400, et de le conduire, de jouer avec le sifflet, les valves, les boutons, les freins…»

Non, ils n’ont clairement pas fini de voyager dans le temps.

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