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Guys We F****d: Questions d’honnêteté

Photo: Collaboration spéciale

«Davantage de problèmes naissent du fait de ne pas parler d’un sujet que de celui d’en parler. Pour sûr.» Suivant cette prémisse, Corinne Fisher et Krystyna Hutchinson discutent de tout, mais vraiment de tout, et ce, sans tabous, dans leur podcast étoilé, Guys We F****d.

Sur les scènes des comedy club new-yorkais, elles se présentent en lançant : «Nous sommes le duo Désolées pour la nuit dernière!» (Comprendre ici : «Nous sommes le duo humoristique surnommé Sorry About Last Night!»)

Oui, Corinne Fisher et Krystyna Hutchinson sont fortes pour trouver des titres qui vont droit au but. C’est ainsi que, en décembre 2013, la première, alors en profonde peine d’amour, a appelé la seconde en lui proposant de «créer une balado». «On pourrait parler des gars que nous avons baisés.» (Accent ici sur le sujet, verbe, complément : «que nous avons» et non «qui nous ont».) Le thème? Précisément ça : les gars qu’elles avaient…, donc.

Ce flash a donné naissance à un podcast sur la sexualité qui n’a cessé de croître en popularité. Un podcast durant lequel elles rappellent qu’elles sont tout, sauf des expertes. Qu’elles donnent des conseils basés sur leur propre vécu. Et sur leurs erreurs.

Plusieurs ont pu constater l’an dernier à quel point leur bassin de fidèles est motivé, lorsque les deux comédiennes ont enregistré des épisodes devant public dans le cadre de Just For Laughs. Dont un, particulièrement délirant, avec Ms Pat. Une humoriste hilarante qui a dérouté tout le monde en racontant ses histoires d’amour impliquant des fusillades, des deals de drogue et des arrestations. «Ooooh, c’était épique!» se souvient avec bonheur Krystyna. Qu’en sera-t-il cette année?

Êtes-vous parfois surprises des confidences que vous font les auditeurs ou pensez-vous que, puisque vous êtes si honnêtes, ça rend les gens à l’aise?

Krystyna : Je répondrais «les deux». Il y a un nombre illimité de sujets qui ont trait à la sexualité. Il y en a plein dont je n’étais même pas au courant avant qu’un de nos auditeurs ou de nos invités nous en parle. Mais oui, l’honnêteté fait partie de notre succès.

Vous avez déjà dit que «la célébrité vous semble aussi peu naturelle que la monogamie». Trouvez-vous plus difficile de composer avec la première de ces deux choses?

Corinne : Personnellement, je suis beaucoup plus renfermée que Krystyna. Si je n’étais pas animatrice à ses côtés, il y a plein de ces trucs que je ne raconterais jamais! Surtout pas à des centaines de milliers de personnes! Cela dit, le concept de la célébrité est certainement moins naturel que la monogamie pour moi.

Krystyna : Ce que je trouve le plus bizarre, personnellement, ce sont ces moments, dans les transports en commun, où un auditeur que je ne connais pas m’approche et commence d’emblée à me raconter un problème sexuel très spécifique. Tout ça pendant que je joue à Candy Crush sur mon téléphone et que j’écoute du hip-hop dans mes écouteurs. Je ne m’y habituerai jamais.

Dans une de vos récentes émissions, vous avez observé que le mot qui suit le plus fréquemment vos noms dans le moteur de recherche Google est «bikini». Ce qui vous a portées à dire : «Nos auditeurs sont pervers, mais pas trop.» Un équilibre idéal, selon vous?

Krystyna : C’est mignon. Ils veulent qu’on porte un peu de vêtements. Je crois, de toute façon, que les meilleurs auditeurs sont les plus ouverts d’esprit.

Corinne : Comme on parle de sexe et de respect des femmes, je trouve que c’est un bon compromis. Cela dit, j’aime les esprits un peu tordus, les personnes étranges, les «laissés-à-l’écart».

Krystyna, vous parlez souvent de votre copain en ondes. Au départ, ce que vous racontiez sur votre relation l’a choqué. Maintenant, vous discutez avec lui avant d’en discuter au micro. Une leçon apprise au fil du temps?

Krystyna: Ouaaiiiiis. (Rires) On venait de lancer notre émission. En fait, on en avait sorti quelques épisodes. Et il m’a dit : «Bon, je vais aller écouter ça!» Nul besoin de vous dire que j’ai ensuite reçu une déferlante de textos : «QUOI?! Tu as parlé de ÇA?!» C’est quelqu’un de très discret. Il n’est pas du tout du genre à prendre un micro pour parler de sa vie privée et sexuelle – ce que je respecte. Et que je recommande! (Rires) Désormais, je valide avec lui avant d’enregistrer.

Corinne : Parfois, quand on enregistre le podcast, on oublie que des gens nous écoutent. Ce qui, je crois, contribue à cette ouverture incroyable que nous avons.

Dans vos premiers épisodes, vous exposiez souvent la théorie voulant que les personnes qui traitent certaines femmes de «putains» le font parce qu’elles se sentent intimidées par la façon de ces dernières d’assumer leur sexualité. Parce que ça les met en colère. C’est le message principal que vous souhaitez transmettre: quand vous êtes à l’aise avec votre sexualité, vous n’êtes pas fâché. Et surtout, moins prompt à juger.

Corinne : À l’aise avec n’importe quoi, en fait. À l’aise avec soi-même.

Krystyna : Tout revient à la manière dont vous vous percevez, à comment vous vous sentez. S’aimer soi-même, c’est la première étape vers n’importe quoi. Pas juste en matière de sexualité.

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