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Les chefs: Comme une certaine fatigue

Les Chefs, saison 8
Les Chefs, saison 8 Photo: Yan Turcotte / ICI Radio-Canada Télé

Lundi soir, c’était le retour de la populaire série culinaire Les chefs sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé.

Pour sa huitième saison, on a devancé l’idylle normalement estivale afin de saisir l’enthousiasme printanier chez les téléspectateurs qui se cherchent de nouveaux rendez-vous après la conclusion de plusieurs émissions à succès.

Avec des essais et des erreurs lors des saisons précédentes, l’équipe a fait un retour à la formule classique l’an dernier et, pour ce retour printanier, il n’y a pas eu de changement. Élyse Marquis est installée à l’animation, Daniel Vézina est au mentorat et le même trio de juges se penche sur les techniques approximatives et le respect du produit des aspirants chefs.

Avec aussi peu de changements dans la recette, on pourrait s’attendre à aimer instantanément Les chefs, mais la sauce n’est pas tout à fait liée encore, pour emprunter au langage culinaire.

Peut-être que la nouvelle cuvée de chefs est moins charismatique. Peut-être aussi qu’il y a une certaine fatigue devant ce concept qui, comme en témoignait une aspirante lundi, commence à voir des cuistots citer l’émission comme source d’inspiration afin de faire le saut en cuisine.

C’est flatteur, mais c’est aussi signe que le temps passe et qu’une émission culinaire, aussi populaire soit-elle, n’est pas éternelle.

Il me semble aussi qu’il y a un clivage plus important entre les candidats cette année au niveau de l’expérience et de la compétence en cuisine. Peut-être que le bassin de candidats s’épuise, mais on se dirige certainement vers une saison où les juges n’ont pas fini de taper sur le clou de la simplicité et de l’apprentissage des classiques.

Ça n’aide pas à oublier la fatigue quand, d’une saison à l’autre, les mêmes lignes directrices sont martelées. Il faut bien gérer ses cuissons, garder ça simple, bien assaisonner et goûter. Même nous, devant l’écran, on a l’impression d’être de meilleurs cuisiniers juste en écoutant ces quelques conseils tellement ils sont répétés souvent.

Cela dit, Les chefs restent Les chefs. Ça comble son mandat de compétition culinaire, les gens aiment ça et le suspense est lié à la réussite des recettes. Pas vraiment de pathos et pas trop d’attachement aux candidats non plus. C’est sûrement un problème d’ailleurs parce que lors des premières semaines, ils sont tellement nombreux qu’on les différencie à peine.

Comme d’habitude, à la mi-saison, nous aurons des favoris qui ne se rendront pas en finale et un sous-chef d’un resto gastronomique français quelconque repartira avec les grands honneurs selon la loi de la moyenne des saisons passées.

Alors, serez-vous devant vos écrans le lundi soir? Moi, je vais y revenir à l’occasion, mais je ne ressens pas l’urgence d’y être comme c’était le cas il y a quatre ou cinq ans.

On se fatigue.

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