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Il était une fois Picotine

Geneviève Vézina-Montplaisir, Métro

«On m’appelle Pico­tine parce que j’ai une drôle de mine», chantait Linda Wilscam aux enfants de 1972 à 1975. La comédienne et auteur, avec Michel Dumont, des textes qui ont bercé l’enfance de plusieurs Québécois, est de retour sur DVD avec un coffret des aventures de la candide petite fille.

Linda Wilscam avait 22 ans et sortait du conservatoire d’art dramatique quand a commencé l’aventure Pico­tine. Après qu’elle ait créé le personnage pour un théâtre d’été, le réalisateur Maurice Falardeau lui demande d’adapter Picotine pour le petit écran. Après quatre ans de diffusion, plusieurs reprises, un coffret vidéo au milieu des années 1980 et la parution de deux contes pour enfants, Linda Wilscam a fait faire du chemin à son personnage. Et contrairement à ce que plusieurs pourraient penser, ce n’est pas elle qui a voulu ressortir Picotine du placard, mais le diffuseur de l’époque, Radio-Canada.

«La demande n’est jamais venue de Michel Dumont et moi, parce qu’on était très occupés, explique-t-elle. On a continué à faire beaucoup de choses après Picotine.»

Effectivement, Linda Wils­cam a enseigné à McGill le théâtre pendant sept ou huit ans après la série. Elle a ensuite enseigné au Cégep de Sainte-Thérèse jusqu’en 1985. Entre 1976 et 1995, elle a participé à l’écriture de plusieurs séries jeunesse, telles que Alexan­dre et le roi, Inimini­magimo et Une faim de loup. Depuis 1995, elle enseigne au Cégep de Saint-Hyacinthe, tout en faisant parfois de la mise en scène.

Changement de voie

Contrairement à Marie Eykel, qui a souvent affirmé qu’avoir joué Passe-Partout lui a empêché d’obtenir certains rôles, Linda Wilscam blâme plutôt le marché de l’époque pour son absence devant les caméras.

«Picotine n’a pas nui à ma carrière, affirme-t-elle. C’est moi qui a décidé d’interrompe la série parce que je voulais passer à autre chose. J’avais envie d’écrire et d’enseigner. C’est vrai qu’autour de la trentaine, j’étais tannée qu’on ne m’offre que des rôles de jeunes premières. Le marché au Québec a changé. Une blonde aux yeux bleus comme Isabelle Blais fait plein de choses aujourd’hui, mais moi, quand j’avais 20 ans, ce n’était pas possible.»

Linda Wilscam garde donc un très bon souvenir de cette série, qui selon elle, a bien vieilli.

«Je suis arrivée très jeune dans une équipe où il y avait des acteurs chevronnés, comme Jean Besré, Marcel Sabourin ou Hélène Loiselle, se souvient-elle. Maurice Falardeau était un réalisateur amoureux de la série. J’ai chanté avec l’Orchestre symphonique de Québec. Cepen­dant, le plus beau souvenir est en train de se créer. C’est de constater que 30 ou 40 ans plus tard, Picotine est inscrite dans la mémoire des gens et est encore vivante.»

Picotine Volume 1
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