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33e gala Artis: Le triomphe de l’amour

Photo: Mario Beauregard/Métro

Magalie Lépine-Blondeau et Charles Lafortune se sont partagé l’amour du public québécois, dimanche soir, lors de la 33e soirée des prix Artis.

Dans un gala placé sous le signe de l’amour, l’interprète de Nadine Legrand dans District 31 et l’animateur de La Voix ont respectivement mérité le titre de Personnalité féminine et masculine de l’année.

Magalie Lépine-Blondeau a ajouté le prix du Meilleur rôle féminin dans une série dramatique annuelle, tandis que Charles Lafortune a obtenu celui du Meilleur animateur d’une émission de variété ou de divertissement.

«On ne se connaît pas beaucoup. Ce n’est certainement pas pour ma personnalité que vous avez voté, mais pour celle de Nadine», a admis la gagnante, qui tenait l’affiche pour la première fois dans une émission quotidienne.

«Je n’ai jamais été quelqu’un de populaire, ni quand j’étais enfant, ni quand j’étais ado. Et pas tellement à l’âge adulte, non plus. Ce soir, ça me touche énormément. On n’a pas besoin de faire de compromis sur la personne qu’on veut être dans la vie, pas besoin de faire l’unanimité pour être aimé ou pour faire son chemin.»

De son côté, Charles Lafortune a profité de sa tribune pour lancer un message de tolérance envers les personnes handicapées, dans la foulée de l’affaire Walmart.

«Je veux féliciter les entreprises qui offrent du travail aux jeunes adultes qui sont différents, a plaidé celui qui est père d’un fils atteint d’autisme. N’ayez pas peur de la différence, parlez-leur, allez vers eux, soyez en interaction avec eux; c’est tout ce qu’ils demandent.»

Gildor Roy est aussi reparti avec deux prix, pour ses rôles dans District 31 et Lâcher prise.

«Je suis comme un fou du roi qui travaille au royau

e de Fabienne [Larouche], entourée de princes et de princesses, a lâché le sympathique gaillard lors de sa première présence au micro.
Parmi les nouvelles têtes couronnées, impossible de passer à côté de Ludivine Reding, qui a fait une entrée fracassante dans le monde télévisuel grâce à son rôle de Fanny dans Fugueuse.

«Merci d’avoir suivi avec autant d’attachement la descente aux enfers de Fanny, un rôle féminin si fort qui a inspiré des milliers de jeunes filles, a déclaré la jeune femme en allant chercher le trophée du Meilleur rôle féminin dans une série dramatique saisonnière. «Il est temps qu’on s’ouvre les yeux, qu’on cesse de blâmer les victimes et leurs familles et qu’on s’attaque aux vrais problèmes, les réseaux criminels», a-t-elle plaidé en référence au destin de son personnage, qui est entraîné dans la prostitution par son amoureux/proxénète.

Plein d’amour (et de trophées)
Ce 33e gala Artis a démarré sur les chapeaux de roue.

Après un court mot des animateurs Marie-Pier Morin et Jean-Philippe Dion sur les avancées nécessaires en cette ère post-#Moiaussi («On veut l’égalité entre les hommes et les femmes, l’égalité partout», a insisté l’animatrice de Face au mur), on a eu droit à un numéro d’ouverture étourdissant et plein de «love».

Dans un medley de 13 minutes (!) se sont notamment succédé Patrice Michaud, Marie-Ève Janvier, Martine Saint-Clair, la gagnante de La Voix Yama Laurent et Gilles Girard (alias le p’tit gros des Classels) pour interpréter des chansons d’amour en l’honneur des artisans de la télé québécoise. Ça débordait de bons sentiments.

Si l’animation parfois bancale du duo Morin-Dion a rendu certaines transitions pénibles, on a pu se rabattre sur quelques présentateurs qui maîtrisaient davantage le sens du punch.

Élise Guilbault et Fabien Cloutier ont joyeusement payé la traite aux nommés dans la catégorie Animateur/Animatrice d’une émission de service, nous rappelant notamment que «Marina, ce n’est pas seulement le verbe mariner à la troisième personne du singulier au passé simple ou l’endroit où on laisse son bateau en été» ou en vantant l’originalité de la formule de Salut Bonjour! (c’était évidemment une blague).
Avant de remettre le trophée dans la catégorie Artiste d’émission jeunesse, Alexandre Taillefer et Étienne Boulay en ont profité pour parler aux jeunes et à leurs parents.

«Il faut leur montrer qu’il y a toujours une solution. Comment peut-on demander aux jeunes de parler si on n’a pas le courage de le faire nous-même?» s’est questionné Alexandre Taillefer, qui a tenté de comprendre le suicide de son fils adolescent dans le touchant documentaire Bye.

La récompense est allée pour une deuxième année de suite à Sarah-Jeanne Labrosse.

«Merci de me choisir à nouveau, a-t-elle dit à son jeune public. Je vous choisis à jamais (…) Vous êtes probablement les humains les plus ouverts que la Terre ait portés.»

Parmi les belles surprises, citons notamment la victoire de l’éternel Charles Tisseyre, récompensé dans la catégorie Émission d’affaires publiques.

Allant à contre-courant d’une soirée au ton badin, l’animateur de Découverte y est allé d’un beau plaidoyer en faveur du journalisme scientifique et la protection de l’environnement. «J’ai confiance en la science, nous allons nous en sortir, mais il faut qu’on y croie et que chacun fasse sa part.» Fascinant! Et surtout très rafraîchissant.

Évidemment, il était impossible qu’une soirée de gala se termine sans qu’une récompense ne soit remise à Guylaine Tremblay. Notre Guylaine nationale a obtenu son 22e trophée Artis pour son retour à la comédie dans la série En tout cas, dont les textes sont signés par l’auteure Raphaële Germain.

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