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Gremlins à Fantasia: laisser sortir la bête

Photo: Collaboration spéciale

Quelque chose nous dit que l’ambiance sera délirante dimanche soir au Village au Pied-du-Courant, alors qu’on y présentera gratuitement le mythique Gremlins de Joe Dante.

Les cinéphiles sont d’ailleurs invités à venir déguisés et accompagnés de leur mogwai préféré. Depuis sa sortie à l’été 1984, cette création irrévérencieuse a atteint un statut de film culte, faisant la joie de générations d’enfants, petits et grands.

«J’ignore ce qui explique ce phénomène, avoue en entrevue le cinéaste américain, rencontré lors de son passage au Festival Fantasia, où on lui a remis un prix honorifique. J’ai montré le film partout sur la planète et, encore aujourd’hui, les gens réagissent aux mêmes endroits.»

La liberté de ton n’a évidemment pas nui. «Le film n’a pas coûté cher et on pouvait presque tout se permettre, se rappelle celui qui a débuté dans le métier en tournant le Piranhas original pour Roger Corman. Puis, on avait Steven Spielberg comme producteur. Le studio le laissait faire.»

«C’est d’ailleurs lui qui a eu l’idée de génie de ne pas transformer Gizmo en méchant, poursuit le réalisateur de Howling. Il était tellement mignon qu’on pouvait en faire le partenaire du héros, comme Lassie. Bon, après, on a dû trouver un moyen de ramener Gizmo dans plein de scènes, alors qu’on n’avait pas le matériel pour le faire, et plusieurs marionnettes ont brûlé ou se sont brisées, mais ça, c’est une autre histoire.»

«À l’époque, les gens s’attendaient à ce que ça ressemble à un film typique de Steven Spielberg. Ils ont dû être surpris, n’est-ce pas?» – Joe Dante, réalisateur de Gremlins

Ce qui saute aux yeux, en revoyant ce long métrage de Noël, c’est sa grande noirceur. Derrière son humour et ses multiples clins d’œil se cache une œuvre sombre, susceptible de hanter les rêves de jeunes âmes.

«C’est sûr que l’affiche, qui utilisait les mêmes couleurs que E.T., n’a pas aidé, admet en riant le cinéaste. Les parents se plaignaient que c’était trop violent. Je me rappelle qu’une mère est sortie en furie pendant la scène du micro-ondes. Mais elle n’a pu retenir sa fille, qui est retournée dans la salle de cinéma! On a créé la classification PG-13 spécialement pour ce film.»

Gremlins a ainsi marqué l’histoire. «Pour ma part, c’est uniquement dans les 10 dernières années que mon nom a commencé à apparaître dans des livres d’histoire sur le cinéma, note Joe Dante, âgé de 71 ans. Mais ce concept d’histoire commence à se perdre. Le public est tellement bombardé de stimuli qu’il prête moins attention au passé. Alors, des films vont être oubliés. Les gens ne les verront pas, car ils n’en entendront jamais parler.»

Ce ne sera évidemment pas le cas de Gremlins qui, vu sur le plus grand écran possible et en compagnie d’une foule animée, fera passer un excellent moment, tout en rappelant les vertus du cinéma comme art de communion, de découverte et de partage.

Gremlins, ce dimanche à 21h au Village au Pied-du-Courant. Présenté dans le cadre du Festival Fantasia

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