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The Miseducation of Cameron Post: La mauvaise éducation

Photo: Collaboration spéciale

Grand prix du jury à Sundance, The Miseducation of Cameron Post de Desiree Akhavan traite avec sensibilité et nuance d’un sujet troublant.

L’adolescence est l’âge où les gens sont le plus susceptibles d’être corrompus par le diable. C’est ce qu’on fait croire à Cameron Post (Chloë Grace Moretz, impeccable), qui a été envoyée dans un camp afin de guérir son homosexualité.

Ce récit initiatique se déroule aux États-Unis il y a seulement 25 ans, mais ça semble une éternité. «Et il est encore pertinent, assure au bout du fil la réalisatrice Desiree Akhavan. Ces lieux existent toujours. En raison des thérapies de conversion, les gens pensent qu’ils ont tous un problème. Je parle en connaissance de cause. Il m’a fallu toute ma vingtaine pour m’en remettre et me dire que tout va bien, que je suis normale.»

La trentenaire relate ses recherches et surtout sa rencontre avec un jeune homme qui, sur ordre de son thérapeute, ne pouvait adresser la parole à sa mère et à sa sœur pendant deux années. «Tout cela à cause de l’idée que si tu es attiré par des hommes, c’est parce que tu passes trop de temps avec des femmes… Et comme devoir, il devait coucher avec des filles.»

«J’essaie de remplir l’univers avec les sujets qui me préoccupent afin de trouver du sens, de communiquer avec les gens, de me sentir moins seule.» – Desiree Akhavan, réalisatrice de The Miseducation of Cameron Post

Les questions d’identité, de sexualité, d’amitié, de solitude et de déracinement étant au cœur de l’œuvre de la cinéaste irano-américaine, il était presque normal que ce roman d’Emily M. Danforth attire son attention. «Cependant, j’étais terrifiée à l’idée de l’adapter, avoue-t-elle. Ma copine de l’époque, une productrice: tout le monde me poussait à essayer. Sauf que je viens de la comédie. Est-ce que j’allais savoir comment faire?»

Absolument. Au lieu d’emprunter la voie du pamphlet social bien intentionné, la créatrice du savoureux Appropriate Behaviour est plutôt restée fidèle à elle-même, concoctant un long métrage sincère et mordant, dans la tradition de ceux de John Hughes, mais avec un surplus de colère et de sensualité.

«C’est un film qui saisit ce que c’est d’être un adolescent, note celle qui adore le cinéma de Catherine Breillat, Mia Hansen-Love et de François Truffaut. C’est une ode à la liberté, aux désirs, au fait de grandir et de découvrir.»

Effets secondaires
Les thérapies de conversion sont à la mode ces temps-ci au cinéma.

En plus de The Miseducation of Cameron Post, il y a Boy Erased de Joel Edgerton avec Nicole Kidman, Russell Crowe, Xavier Dolan et Théodore Pellerin qui prendra bientôt l’affiche. «C’est peut-être parce que le problème demeure entier, tente d’expliquer la cinéaste Desiree Akhavan. Je n’ai pas vu l’autre film, mais le mien semble bien différent, avec ses éléments humoristiques et ce désir de tout centrer autour des adolescents. Il est intéressant d’explorer ce que c’est que de grandir en Amérique.»

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