Soutenez

Surfaces: La crème de la crème de l’art urbain

Photo: Josie Desmarais/Métro

Le temps d’une exposition extérieure, une quinzaine d’artistes ont délaissé les façades de la ville pour s’exprimer sur un canevas plus classique.

En concevant l’exposition Surfaces, le Partenariat du Quartier des spectacles (PDQS) a voulu mettre en valeur la crème de la crème de l’art urbain montréalais issu de diverses pratiques, comme le graffiti, la tapisserie et la calligraphie.

«On voulait inviter des disciplines qui ont moins l’habitude d’être dans les espaces du Quartier, explique la directrice de la programmation du PDQS, Pascale Daigle. Ça nous paraissait naturel de rassembler ces artistes qui s’expriment sur les murs de la ville. On voulait présenter un condensé de ce qu’ils font de meilleur.»

C’est ainsi qu’ont été rassemblées pour la première fois autour de la même table les principales organisations œuvrant dans le domaine à Montréal: Ashop, Artgang, LNDMRK, MASSIVart, Mu et Under Pressure.

«Ça, c’était selon moi une des grandes valeurs de ce projet. C’est la première fois qu’ensemble on promeut une même scène et ses artistes. C’était très agréable, et ça nous a permis de mieux nous connaître», s’enthousiasme André Bathalon, cofondateur de LNDMRK et du festival Mural.

Le cadre est «plus propre, moins familier» pour ces artistes, souligne-t-il. Il s’agit surtout pour eux d’une occasion de partager leur travail avec le grand public et, plus généralement, de démystifier l’art urbain.

La brochette d’artistes qui participent à Surfaces est très variée. On trouve des vétérans comme Zilon et Omen, de même que de jeunes talents, dont Miss Me et Garbage Beauty. Tous ont eu carte blanche.

Une place de choix a été faite aux femmes, dont plusieurs sont issues de la diversité. C’est le cas de Cedar-Eve, une artiste autochtone engagée qui a peint une murale aux couleurs éclatantes. Des artistes comme Her, qui présente sous forme de graffitis des personnages féminins, et Miss Me, dont les corps de femme tapissés expriment ses revendications féministes, sont aussi de la partie.

«Une autre femme dans l’expo est Shalak Attack. Son travail est unique, à saveur environnementale», détaille Fluke, artiste et fondateur d’Ashop, qui a eu le privilège de voir les œuvres lors de leur conception dans ses studios.

Afin de rester dans leur univers, certains artistes ont décliné leur projet sur une surface rappelant le mobilier de la ville. C’est le cas de Roadsworth, qui a apposé ses couleurs pastel sur une structure de béton, et de Garbage Beauty, qui a décoré une vieille voiture (voir encadré).

Pour sa part, Stare (connu pour avoir peint la murale sur la façade de la Mission Old Brewery) a apprêté sa surface en faux fini de béton afin de représenter le plus fidèlement possible son canevas habituel.

«Il y a aussi une belle variété dans les techniques utilisées, ajoute Fluke. Certains font leur œuvre entièrement au pinceau, d’autres en aérosol ou encore en graff

Belles poubelles

Josie Desmarais/Métro

Telle la défunte émission Pimp My Ride, dans laquelle des bagnoles en piteux état étaient remises sur pied, le duo Garbage Beauty a redonné vie (différemment!) à une voiture destinée à la ferraille dans le cadre de l’exposition Surfaces.

«La pièce s’appelle On the road again. Le choix du titre, c’est parce que Vincent est tout le temps sur la route et parce que c’est une voiture», explique Romain Boz (à gauche sur notre photo).

Les deux artistes ont peint en direct leur œuvre sur roues de teintes noires et dorées jeudi dernier. «Comme la calligraphie est assez prestigieuse pour l’œil, on est restés avec des couleurs très élégantes», détaille-t-il.

Pour Romain et Vincent, prendre part à Surfaces est une forme de consécration. «C’est une marque de reconnaissance, ça démontre qu’on est considérés comme des artistes, soutient Romain. Également, c’est un honneur quand on voit le line-up des artistes qui participent. Il y a des gens que j’ai toujours considérés comme des références. On se ramasse avec Zek One, Zilon… Man, ils peignent depuis 20 ans!»

Si vous voyez moins de déchets portant la signature calligraphique de Garbage Beauty dans les rues de Montréal depuis quelque temps, c’est normal. «C’est comme dans les boys bands, chacun fait son album solo, explique Vincent Box. Moi, j’ai beaucoup été à l’étranger. D’ailleurs, je me rends compte que Garbage Beauty n’aurait pas pu naître ailleurs qu’à Montréal, parce qu’ici, c’est vraiment la capitale du déchet sur le trottoir.»

Montréal aurait-il les plus belles poubelles du monde? «Vraiment», répondent d’une même voix les deux artistes, reconnus pour leurs pensées philosophiques et humoristiques déposées sur des objets dans la rue.

«À la base, on n’avait pas de tribune, se souvient Vincent. Il y a tant d’artistes à Montréal; c’est difficile de se faire une place. Alors, on a pris les restes, ce dont personne ne voulait.»

L’accueil du public a été déterminant dans la longévité de Garbage Beauty. «Quand les gens me rencontrent, ils me disent souvent : “Hé man, j’ai l’impression de te connaître!” Ça me pousse à continuer. Dans mon cas, c’est devenu une

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.