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L’univers de styles de Coheed and Cambria

Photo: Collaboration Spéciale

De retour à Montréal pour faire la promotion de son nouvel album, Unheavenly Creatures, le groupe de prog-rock Coheed and Cambria propose une fois de plus un voyage intergalactique et interstylistique, à l’Olympia vendredi soir.

L’univers de Coheed and Cambria peut sembler intimidant de prime abord, la majorité de leurs albums étant conceptuels et racontant The Amory Wars, une saga de science-fiction qui a débuté en 2002 avec The Second Stage Turbine Blade.

Après une pause (The Color Before the Sun), on replonge dans cette histoire imaginée par Claudio Sanchez, le chanteur et la force créatrice du quatuor américain, mais ce neuvième opus n’est que le début d’une pentalogie.

«J’ai une idée de ce qui va arriver dans le prochain album, mais rien n’est concret pour le moment, explique-t-il en entrevue avec Métro avant un spectacle à Winnipeg dans le cadre d’une première tournée canadienne en huit ans. Je connais simplement les buts que je veux atteindre avec les albums pour compléter l’histoire.»

Plusieurs styles musicaux ont été associés à Coheed and Cambria, du pop-punk et de l’emo au progressive rock et post-hardcore, en passant par l’alternatif, dans le temps où on y mettait tout ce qui n’était ni punk, ni rock.

On va leur en coller un nouveau pour l’occasion: prog-hardcore, ne serait-ce que pour la pièce d’ouverture, The Dark Sentencer. La ténébreuse chanson d’une dizaine de minutes, qui a donné du fil à retordre à son compositeur, met la table pour un album sombre où le regret, les échecs et la persévérance sont des thèmes récurrents.

En toile de fond des 15 morceaux de Vaxis – Act I: The Unheavenly Creatures, on trouve une planète prison. On y fait la rencontre de Creature et de Sister Spider, deux amoureux intergalactiques qui «sont probablement inspirés de ma femme et moi», avoue le chanteur au bout du fil. Sa vie et les remous de la société alimentent beaucoup le récit des Amory Wars.

«Comme auteur-composi­teur, je choisis souvent de raconter mon histoire par la science-fiction, mais ce n’est que le genre que j’ai adopté. Mes idées et mes pensées s’y retrouvent, peut-être pas aussi clairement que pour des chanteurs qui écrivent d’un point de vue autobiographique, mais c’est bien sûr le carburant qui alimente le monde que je crée.»

«Je préfère les questions aux réponses et j’aime voir les couplets comme étant des questions et les refrains, des réponses. Je remarque que je m’investis toujours plus dans les couplets. Et pour moi, l’espace est un gros point d’interrogation.» – Claudio Sanchez, chanteur de Coheed and Cambria

Si, dans ses efforts précédents, Claudio Sanchez élaborait le concept de chaque album derrière des portes closes, les musiciens Josh Eppard (percussions), Travis Stever (guitare) et Zach Cooper (basse) ont cette fois été exposés aux personnages et à l’histoire avant d’entrer en studio. Un aspect collaboratif s’est donc davantage installé et a donné une nouvelle dimension à certaines scènes du récit.

«Avant, je ne partageais pas vraiment les éléments conceptuels avec le groupe, relate le parolier. Cette fois, que tout les membres soient impliqués et comprennent l’histoire, ça leur a donné les outils nécessaires pour approcher les chansons d’une nouvelle façon.»

Le chanteur cite en exemple Queen of the Dark, chanson relatant un épisode où Creature est amené de force dans des mines où travaillent des esclaves. «Nous nous sommes demandé s’il n’y avait pas une composante rythmique qui pouvait nous transporter dans cet étrange et sombre endroit. Et puis Josh a pensé à ajouter des tambours, pour accentuer la tension [de la scène].»

Avec son nouvel album, Coheed and Cambria a décidé «d’assumer tous les éléments conceptuels» qui rendent le groupe unique. Cela rend l’expérience d’autant plus satisfaisante. Les vidéoclips des pièces The Gutter, The Dark Sentencer et Unheavenly Creatures se déroulent par ailleurs dans cet univers et l’album est même accompagné d’un court roman écrit par Sanchez et sa femme.

Pour Claudio Sanchez, il y a plusieurs façons d’écouter et d’apprécier la musique de Coheed and Cambria, soit en surface, soit en plongeant et en explorant tout ce qui s’y cache.

«Même si nous sommes ancrés dans la science-fiction, les thèmes [que nous abordons] sont universels. Je ne crois pas qu’il faille nécessairement comprendre toute l’histoire pour saisir ce dont la chanson parle, pense le chanteur. Je crois que Coheed est un groupe pour tout le monde, mais avec plusieurs échelons [à découvrir] qui peuvent enrichir l’expérience.»

Vaxis – Act I: The Unheavenly Creatures­, sortie le 5 octobre

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