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Michel Rochon: Quand le cerveau se donne en concert

Photo: Pierre Tonietto/Collaboration spéciale

Pour le physiologiste, pianiste et journaliste scientifique Michel Rochon, écrire un livre sur les liens entre la musique et le cerveau commençait inévitablement… par le big-bang. Plongée dans les secrets du cerveau «musical» avec Le cerveau et la musique : une odyssée fantastique d’art et de science.

C’est après sa retraite de Radio-Canada qu’on a demandé à Michel Rochon d’écrire un livre sur ce qu’il «savait» de la musique et du cerveau. Un an plus tard, le résultat paraît sous forme d’essai aux Éditions MultiMondes.

«Ça s’adresse à tout le monde; j’ai essayé de vulgariser le plus possible. Ce n’est pas juste le cerveau et la musique. Ça va du big-bang à l’intelligence artificielle», confie Michel Rochon.

L’histoire racontée en 14 chapitres commence par le grand silence du big-bang. Suit une réflexion sur l’émergence et l’avenir de la musique. L’auteur dit s’être inspiré de plusieurs anecdotes de métier et de recherches scientifiques. Un défi de taille.

«J’ai voulu partir de la création. La première chose qui est arrivée dans l’univers, ce sont les ondes électromagnétiques, explique l’auteur. Ces ondes servent de véhicule pour le son.»

Nouvelle théorie que plusieurs neurologues tentent de prouver, le cerveau «musical» est ici exploré sous tous ses angles. Avec de nouvelles manières de concevoir le cerveau, Michel Rochon voit aujourd’hui la conscience comme un «chef d’orchestre».

«La chanson qu’on écoute et qu’on aime est envoyée dans différentes régions du cerveau. Il y a des régions qui décodent la mélodie, d’autres, le rythme et la dimension émotionnelle», indique-t-il, pointant l’enchevêtrement de faisceaux neuronaux sur la couverture. «Tout ça est perçu d’un seul coup, mais provient de différentes régions.»

Des progrès sans limites 
Par le passé, Michel Rochon s’est beaucoup penché sur l’utilisation de la musique dans plusieurs domaines, notamment en médecine et en neurosciences. Depuis un stéthoscope inventé à partir d’une flûte jusqu’à la musicothérapie, qui réduit le mutisme et les symptômes de patients atteints d’alzheimer ou de démence, plusieurs liens se tissent entre les différentes disciplines.

«La vraie raison pourquoi on s’intéresse au cerveau, c’est qu’historiquement, les médecins sont de bons musiciens, s’exclame l’auteur. Il y a toujours eu une relation très forte entre la musique et la médecine.»

Vu le rythme des progrès de la science, notamment en intelligence artificielle, Michel Rochon voit l’avenir du quatrième art menacé. Selon lui, une réflexion s’impose dans une ère où la musique serait de plus en plus «dématérialisée».

«Il y a des ordinateurs qui composent de la musique aussi bien qu’un humain. Sony a des plateformes où on peut faire composer de la musique par intelligence artificielle, et on peut même donner son ADN pour faire de la musiqueé Ça va jusque-là», tranche l’auteur.

Et qu’est-ce qu’aurait été le monde sans musique ? Michel Rochon ne saurait l’imaginer. «Le monde se devait d’inventer la musique, conclut-il. «Parce que c’était déjà dans la nature et inhérent aux ondes sonores qui vibrent dans notre environnement, la musique a émergé d’elle-même. Elle a énormément servi l’homme et elle le sert encore aujourd’hui.»

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