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«Je veux être un musicien de mon époque», dit Hubert Lenoir à TLMEP

Photo: Radio-Canada

L’auteur-compositeur-interprète originaire de la région de Québec, Hubert Lenoir, en a surpris plus d’un, dimanche soir, quand il est arrivé sur le plateau de Tout le monde en parle (TLMEP) maquillé d’un cœur noir au visage. «Je suis là pour vous aider, j’ai un cœur dans la face», a lancé le coloré personnage et jeune prodige de la musique canadienne.

Nommé il y a quelques semaines dans la liste courte du prestigieux prix Polaris, qui récompense les meilleurs artistes partout au pays, Hubert Lenoir décrit son plus récent album, Darlène, comme un opéra post-moderne. «Je voulais quelque chose de consensuel, de grandiose et au même moment, Noémie, ma blonde, s’est mise à écrire un roman.»

Le jeune homme dit avoir travaillé cinq à six mois sur un projet multidisciplinaire avec sa copine avant de publier le fruit de ses efforts. «Quelque part, j’aime croire que les chansons sont un miroir de ce qui se dit dans le roman, et vice-versa, a dit l’artiste. C’est assez biographique, à un point où parfois, c’est malaisant.»

Reconnu et remarqué pour ses tenues flamboyantes, Hubert Lenoir affirme ne pas nécessairement s’associer au rock ni au glam en général.

«Je ne me décris pas comme rock, ni glam. Des gens comme Prince ou David Bowie ont fait des trucs marquants, mais je veux être un musicien de mon époque et je veux être comparé à des artistes comme Rihanna, Beyoncé, Kendrick Lamar.» –Hubert Lenoir

À ceux qui l’attaquent sur son identité sexuelle, le jeune artiste a vivement rétorqué sur les réseaux sociaux, tout récemment: «Si je suce des queues ou pas, ce n’est pas de vos affaires.» Amené à expliquer pourquoi il aimait provoquer, Hubert Lenoir a estimé que le terme de la provocation était «galvaudé» en ce moment.

«Si provoquer, c’est juste être vulgaire et dire des conneries, ça ne m’intéresse pas. Mais si être provocateur, c’est amener des nouvelles idées et changer les choses, alors oui, je suis définitivement un provocateur», a-t-il déclaré.

Des coups d’éclat
Lors de sa prestation à l’émission La Voix du réseau TVA, le principal intéressé avait d’ailleurs dévoilé le tatouage d’une fleur de lys «qui éjacule» sur ses fesses, un dessin qu’il réutilise régulièrement sur scène ou ailleurs.

«Ma vision du Québec est un peu différente. Je me vois comme Québécois, mais à travers le monde. Je me sens souverainiste, mais je n’ai pas l’impression d’adhérer à quoi que ce soit qu’on me propose politiquement.» –Hubert Lenoir

Son dessin illustrerait ainsi un Québec «qui se reproduit et qui sème sa semence sur le monde», a-t-il expliqué, avant d’ajouter: «Je trouvais ça drôle aussi de profaner un signe aussi emblématique.»

Dernièrement, avec cette nouvelle pression qui vient avec son ascension fulgurante, le jeune chanteur dit trouver son quotidien «plus difficile». «J’ai un peu le goût de me crisser en feu ces temps-ci», a-t-il dit, provoquant une forte réaction du fou du roi, Dany Turcotte. «C’est une façon de parler, je dis ça de même», lui a assuré Hubert Lenoir.

On se souviendra aussi de l’artiste de 24 ans pour une campagne de publicité bien sentie dans le réseau du métro de Montréal. «Vous m’aurez pas», pouvait-on y lire. «Je trouvais ça cool que dans un monde capitaliste, bombardé de publicités, de messages, les gens voient de belles images le matin. Je trouvais ça intéressant, tant qu’à mettre mon nom», a dit celui qui déclare vouloir ainsi combattre le système.

En lice pour sept nominations au prochain gala de l’ADISQ, Hubert Lenoir est en tournée dans les pays scandinaves cette semaine. Il effectuera des passages au Danemark, en Finlande et en Suède. Le chanteur dont tout le monde parle a aussi récolté le prix Félix-Leclerc, qui met de l’avant deux auteurs-compositeurs-interprètes de la francophonie, au Québec et en France, depuis 1996.

«J’ai toujours dit, depuis le début, que la musique est un langage universel, a aussi laissé entendre le natif de Courville, en banlieue de Québec. Je veux que ma musique soit honnête, peu importe la langue. Je veux que les gens comprennent quelque chose.»

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