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«Je ne suis pas morte»: la série Roseanne revient sans Roseanne

BEVERLY HILLS, CA - SEPTEMBER 17: Roseanne Barr addresses the media during a press conference prior to participating in "Is America a Forgiving Nation?,'' a Yom Kippur eve talk on forgiveness hosted by the World Values Network and the Jewish Journal at Saban Theatre on September 17, 2018 in Beverly Hills, California. (Photo by Rachel Luna/Getty Images) Photo: Getty Images

Roseanne Barr a réagi avec rage à la diffusion mardi par la chaîne ABC du premier épisode de The Conners, suite de la très populaire série Roseanne mais sans son héroïne, déplorant que la chaîne a préféré la «tuer» plutôt que de lui pardonner.

ABC avait initialement déprogrammé la série, après un tweet raciste fin mai de Roseanne Barr, à l’origine d’un tollé, mais a finalement créé The Conners, qui reprend les autres personnages de la série après avoir «tué» Roseanne, devenue persona non grata.

La nouvelle série débute ainsi trois semaines après les funérailles de l’héroïne, dont la famille va apprendre, à sa grande surprise, qu’elle est morte d’une overdose d’opiacés, ces antidouleurs devenus l’une des principales causes de décès aux États-Unis ces dernières années.

Pour accélérer la rémission d’une blessure au genou, on apprend que Roseanne s’était procuré, en secret, des cachets de ces puissants antalgiques, au point de s’y accoutumer et d’en faire une overdose.

L’intéressée a réagi avec colère. Quelques minutes après la diffusion du premier épisode des Conners, Roseanne, 65 ans, a tweeté: «Je ne suis pas morte, salopes!»

https://twitter.com/therealroseanne/status/1052371163161088001

Fin mai, Roseanne Barr avait déclenché une tempête en s’en prenant sur Twitter à une ancienne conseillère de Barack Obama, Valerie Jarrett: «Les Frères musulmans et la Planète des singes ont eu un bébé: vj».

Malgré le retrait du message et les excuses de la productrice, scénariste et actrice, ABC avait annoncé l’annulation de la série quelques heures seulement après la mise en ligne du tweet.

Roseanne avait ensuite essayé de justifier son tweet en expliquant avoir été sous l’empire d’un sédatif.

Donald Trump, que l’actrice a soutenu publiquement à plusieurs reprises dès le début de sa campagne présidentielle, avait évoqué le sujet, mais sans condamner le tweet raciste.

The Conners fonctionne bien, tiré par les acteurs, des dialogues au cordeau, comme à la grande époque de Roseanne, et un traitement en finesse des grands sujets de la société américaine.

Mais Roseanne manque, elle qui était au centre de tout, avec sa gouaille, son humour tranchant et sa mauvaise foi.

Les premiers chiffres d’audience publié mercredi ont montré que The Conners avait été regardé par 10,4 millions de téléspectateurs, un total assez proche du dernier épisode de la dixième saison de Roseanne, diffusé fin mai.

Après le premier épisode des Conners, Roseanne Barr a publié une longue déclaration co-signée par son rabbin Shmuley Boteach, critiquant The Conners et surtout ABC, accusée d’avoir agi par «peur et orgueil».

«Nous regrettons qu’ABC ait choisi de tuer le personnage de Roseanne Conner. Que cela ait été fait par une overdose d’opiacés ajoute une dimension inutilement lugubre et morbide à cette série joyeuse et familiale», ont-ils déploré.

«Je voulais un départ respectueux pour elle», a expliqué le responsable de la production Bruce Helford, dans une tribune publiée sur le site spécialisé The Hollywood Reporter et intitulée: «Pourquoi j’ai tué Roseanne de cette façon».

Il a dit avoir souhaité une fin qui soit «pertinente et puisse initier une discussion» sur un sujet qui touche en particulier la classe ouvrière «dont les vrais problèmes sont souvent ignorés par les grandes chaînes».

Mais pour Roseanne Barr et le rabbin Shmuley Boteach, en écartant Roseanne, ABC a renoncé à «la seule série qui traite directement des profondes divisions» de la société américaine, rassemblant «des personnages de différentes convictions politiques», emmenée par «une femme forte».

«Malgré des excuses sincères et répétées, la chaîne a refusé de passer l’éponge sur une erreur regrettable, rejetant les valeurs américaines de repentir et de pardon», ont-ils souligné.

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