Soutenez

Fais-moi plaisir! : L'amour burlesque d'Emmanuel Mouret

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

L’amour, toujours l’amour! Avec son dernier film, Fais-moi plaisir!, Em­manuel Mouret explore encore une fois son sujet de prédilection : les relations amoureuses. Mais cette fois-ci, le réalisateur d’Un baiser s’il vous plait ajoute une bonne dose de burlesque à sa comédie romantique, rendant ainsi un bel hommage aux adeptes du slapstick.

Quand Ariane (Frédé­rique Bel) découvre que son copain Jean-Jacques (Emma­nuel Mouret lui-même) fantasme sur une autre femme (Judith Godrèche), elle le pousse à l’acte avec sa rivale, pensant qu’il s’agit du meilleur remède pour le libérer de ses désirs d’infidélité. Mais quand Jean-Jacques décide de suivre les conseils de sa copine, il se retrouve au cÅ“ur de différents quiproquos et de situations embarrassantesplus absurdes les unes que les autres.

Emmanuel Mouret décrit sa nouvelle offrande com­me une espèce d’Alice au pays des merveilles où le personnage principal est plongé dans un univers un peu fou, décalé et loufoque, quand il décide d’avoir pour une première fois une aventure extraconjugale. Fais-moi plaisir! devient ainsi le film le plus burlesque du cinéaste français qui affectionne habituellement les comédies de dialogues. «Je me suis nourri d’impressions un peu enfantines, de ce qui m’a fait primitivement aimer le cinéma, explique le réalisateur, qui était de passage à Montréal il y a quelques semaines pour présenter son film au festival Cinemania. Notam­ment le cinéma plus burlesque,  plus slapstick. J’ai tellement regardé Pierre Richard, Buster Keaton, Jacques Tatty, Jerry Lewis, Mr. Bean, que tout ça a demandé à sortir!»

Tous les rôles
Encore une fois, Emmanuel Mouret tient toutes les rênes de son projet, signant le scénario et la réalisation de son long métrage, en plus d’interpréter le personnage principal. Mais au départ, le cinéaste, qui se considère avant tout comme un réalisateur, ne pensait pas tenir de rôle dans ses films. «J’ai commencé à jouer dans mon projet de fin d’études, souligne-t-il. Un homme m’a proposé de produire mon premier long métrage à condition que je joue dedans.

Maintenant, je me pose toujours la question suivante : je devrais tourner dans mon film ou non? Ce que je trouve intéressant chez les réalisateurs-acteurs, en fait, c’est cette espèce d’ironie et cette complicité qui se crée avec le spectateur.» C’est donc avec plaisir qu’Emmanuel Mouret s’est glissé dans la peau de Jean-Jacques, un personnage qui ressemble en plusieurs points à l’homme type que le touche-à-tout campe dans toutes ses Å“uvres cinématographiques. «L’homme que j’interprète dans mes films, c’est un peu la figure de l’amoureux intimidé par les femmes, toujours maladroit, décrit-il. J’aime bien l’idée de ce personnage relativement doux, relativement souple. C’est comme un bouchon sur l’eau qui se laisse mener par ses désirs et par les occasions qui s’offrent à lui.»

Ce n’est pas demain la veille que le cinéaste mettra un pont final à sa réflexion sur l’amour et le désir. Le réalisateur est présentement en train d’écrire de son sixième long métrage sur le sujet.
«Je pense que c’est un thème inépuisable, souligne-t-il. Tout ce qui est de l’ordre du désir est codifié par la morale, par les usages. Alors, il y a chaque fois une façon d’interroger nos coutumes. Donc, derrière certaines apparences un peu légères, il y a quelque chose de plus profond. L’amour, l’amour, c’est la chose la plus fascinante de la vie!»

Fais-moi plaisir!
En salle dès aujourd’hui

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.