Soutenez

Fiori-Cormier sous écoute


Visite en studio avec Serge Fiori et Louis-Jean Cormier, qui créent la musique du nouveau spectacle du Cirque Éloize, Serge, seul ensemble. Photo: Josie Desmarais
Jean-Baptiste Hervé - Métro

C’est dans un studio bondé que nous ont donné rendez-vous Serge Fiori et son acolyte Louis-Jean Cormier pour faire l’écoute du nouveau matériel en vue de la production du Cirque Éloize: Serge Fiori: Seul ensemble. Une rencontre sous le signe de la spiritualité et de la régénérescence.

«Je lévite, je suis complètement excité, je suis en choc», avoue Serge Fiori en entrevue.

«Ce que je vis en ce moment ressemble à la fois où j’ai réalisé mon premier album. J’ai une excitation que tu souhaites avoir dans ces moments-là.»

L’ambiance en studio est exaltante et on ressent une véritable collégialité entre le vieux loup Fiori et les jeunes musiciens Louis-Jean Cormier et Guillaume Chartrain.

Le studio Latraque, tout de bois vêtu, contribue à cette ambiance et on sait que ce qui se trame ici est bel et bien historique : le grand retour du leader d’Harmonium.

«J’ai une grande qualité depuis le début de ma carrière et c’est l’insouciance», nous dit en riant Louis-Jean Cormier.

«Il fallait que je fasse ce projet avec Serge et j’ai du mal à expliquer pourquoi. Serge Fiori me ramène à mon passé d’apprentissage du chant et de la guitare à l’âge de 12-13 ans. Je chantais De la chambre au salon et je capotais sur la progression d’accords. Je me souviens que c’était un disque compact d’Harmonium que l’on avait commandé à l’époque chez Columbia.»

Ce projet avec le cirque Éloize, annoncé en grand en octobre dernier, a sorti Cormier d’une année sabbatique. C’est dire l’importance qu’il accorde au grand Serge.

Avec sa très grande qualité d’écoute et de réalisation, Cormier revisite l’œuvre d’Harmonium, de Fiori et même de Diane Dufresne dans ce spectacle en gestation.

Work in progress
Car la trame sonore de ce spectacle est en progression; il n’est pas terminé et c’est l’intérêt de cette visite de presse. On a l’occasion de voir les musiciens en préparation, en pleine création.

Le jour de notre visite était la dernière journée de travail de 2018. L’équipe se reverra en janvier pour terminer le boulot. Cela va également leur donner une distance critique par rapport au travail déjà accompli.

«Alex McMahon, Guillaume Chartrain et moi sommes tissés serrés depuis longtemps», poursuit Louis-Jean Cormier.

«Serge arrive et complète à merveille le foursome et on capote! On s’émerveille de notre capacité à travailler en fusion et avec autant d’ouverture les uns à l’égard des autres. C’est une expérience très particulière, qui me permet de m’inspirer et de me reposer à la fois, ce qui était le but en cette année sabbatique.»

Dans le studio, c’est Serge Fiori qui nous présente le résultat de plus de six semaines de travail, des séances de composition et de réarrangement qui se déroulent l’après-midi.

«Quand j’avais 11 ans, je prenais 
une raquette de tennis et je faisais semblant de jouer les Beatles. Aujourd’hui, je continue à jouer de la musique avec de vrais instruments.» – Serge Fiori. Dans la foulée de son retour sur disque en 2014, l’artiste de 66 ans poursuit 
une riche carrière musicale longtemps mise entre parenthèses.

On écoute Vert, Comme un fou et une surprise qui semble émouvoir Serge Fiori, une nouvelle version de Duodadieu, avec Diane Dufresne.

La séance d’écoute aurait été incomplète sans Histoire sans paroles qui a plongé beaucoup de journalistes dans leurs souvenirs. Une réussite.

«Quand je faisais une chanson en 1974, on était trois : deux guitares et une basse et je jouais avec ma voix pour faire de l’arrangement», explique Serge Fiori. «Aujourd’hui, ce qui se trame dans ma tête se matérialise dans les arrangements grâce aux avancées technologiques, ça devient le fun et concret.»

On a hâte de voir le résultat sur scène avec une troupe de 22 acrobates. Les compositions sont presque complètes, mais il reste un véritable travail de calibrage à faire. Le quatuor demeure ouvert à réarranger et intégrer de nouvelles pièces dans leur trame.

On les sent amusés, complices et ouverts à un travail qui va pousser les pièces jusque dans leurs derniers retranchements. Fait intéressant, certains des enregistrements originaux d’Harmonium sont perdus à jamais.

«On a retravaillé à partir des originaux, mais des fois, c’était physiquement impossible, car ceux-ci ont été détruits dans des inondations chez Sony», précise Serge Fiori.

«On est comme quatre enfants qui s’amusent dans un réel esprit de découverte, et le plus important, dans cette rencontre, est qu’il n’y a pas d’ego qui entre en ligne de compte.»

Infos

Serge Fiori: Seul ensemble
Du 6 au 24 mars 
au Théâtre St-Denis

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.