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L’album Maison ouverte de Simon Kearney, «une pilule pour guérir du froid»

Le chanteur Simon Kearney sort son deuxième album, Maison ouverte. Photo: Josie Desmarais/Métro

Simon Kearney n’a «pas des gros pipes», mais il a «tout ce que t’as rêvé». Loin de se prendre au sérieux, le musicien d’à peine 22 ans célèbre la jeunesse et l’insouciance avec un plaisir contagieux sur son deuxième album, Maison ouverte.

Sur cet album à la fois chill et dansant, où la pop acidulée côtoie les synthétiseurs des années 1980 et le rock’n’roll – un mélange qu’il nomme pop’n’roll –, Simon Kearney nous parle de ses pants qu’il ne «met pas souvent», d’un «coup de pied dans les chnolles», de la fois où il a «callé les flics aux Foufounes électriques», d’un défilé d’animaux sauvages en rut à Venice Beach et de sa «face de zombie», notamment.

L’auteur-compositeur-interprète originaire de Québec y raconte aussi une rupture amoureuse qui fait mal en «câline, câline, câline». Et il se fait introspectif sur la ballade Mon chien est mort, où il cherche les étoiles dans le ciel de Montréal et réalise que «les rêves, ça paye pas un loyer».

Le musicien, qui a récemment accompagné sur album et sur scène Hubert Lenoir, Jérôme 50, Les Louanges et Pascale Picard, a ouvert les portes de sa maison (ou plutôt de son appartement) à Métro, afin de parler de ce bien nommé Maison ouverte.

Quatre ans se sont écoulés entre votre premier album, La vie en mauve, et celui-ci. Comment vous sentez-vous à quelques jours de sa sortie?
J’ai hâte! Quatre ans, ça commence à être long comme espace entre deux albums. En fait, je considère cet album comme si c’était mon premier, parce qu’à l’époque du premier, j’avais 18 ans et je ne savais pas ce que je voulais faire exactement, je n’étais pas en plein contrôle. Cette fois-ci, je le suis.

Ces quatre ans vous ont-ils permis de trouver votre style?
Clairement. J’ai écouté plein, plein, plein d’affaires. Je me suis forcé à écouter autre chose. Avant, j’étais vraiment dans la musique keb, j’écoutais juste du Vincent Vallières, du Karkwa et des trucs de même. Récemment, j’ai écouté beaucoup de musique anglophone, de musique du monde et de musique pop. Je suis rendu un grand fan de Bruno Mars! Ça m’a aidé à peaufiner mon style.

Le résultat est très festif, rassembleur et ensoleillé. Vouliez-vous offrir un remède à l’hiver?
Cet album est comme une grosse pilule pour guérir du froid et de l’hiver! C’est vraiment ça le but.

«Je suis un peu éparpillé dans mon travail, alors que Marc est plus rigoureux. Ça crée un beau mélange. Je ne crois pas que l’album aurait été aussi droit et solide sans lui.» – Simon Kearney, à propos de Marc Chartrain, qui réalise Maison ouverte

Dans quel état d’esprit étiez-vous lors de sa création?
Dans la dernière année, j’ai vraiment fêté, on va le dire! Avec mes amis, on avait vraiment le goût de se laisser aller, d’apprendre chacun qui on est, et souvent, on fait ça en rencontrant des personnes et en faisant le party. Un de mes meilleurs amis faisait toujours des open house chez lui, et ça a vraiment teinté ma musique et ma vibe du moment, qui était d’avoir du plaisir et de ne pas trop me poser de questions. Aussi, c’est sûr qu’on ne mettait pas de la musique à s’ouvrir les veines dans nos partys! C’était souvent du gros beat pour danser, donc ça m’a influencé.

Vous jouez de la musique depuis l’âge de cinq ans. Avez-vous toujours voulu faire carrière dans ce domaine?
Quand même, ouais. J’ai été chanceux de vraiment avoir une passion et que les événements puissent m’amener à en vivre et à en profiter. Depuis que je suis jeune, j’ai toujours buzzé sur la musique. J’ai joué de la guitare pendant des heures et des heures dans mon sous-sol. C’est quelque chose qui fait partie de moi.

Est-ce que vos parents viennent de ce milieu?
Pas du tout, mais ils sont fiers de ce que je fais. Ils m’encouragent beaucoup, même si ma mère est comptable et si mon père a sa compagnie de bois.

Pourtant, sur la pièce Pop’n’roll, vous chantez: «Je le sais, ça fait brailler ma mère que je veux rien savoir d’un diplôme universitaire.»
Je viens de me contredire! (Rires) OK, je corrige! Ma mère est vraiment contente que je fasse de la musique, mais elle aimerait aussi que je retourne à l’université. Elle me dit: «Suis un cours, n’importe lequel, peu importe.» Mais ça ne me tente pas, je fais de la musique!

L’album célèbre l’insouciance de la jeunesse, ce qu’on ressent dans l’image de la pochette, où vous poussez un ami dans un panier d’épicerie. Comment avez-vous choisi cette photo?
Depuis le début de l’été, je traîne toujours des appareils photo jetables avec moi. Ça prend tout le temps des bonnes photos, on dirait qu’on peut rarement se tromper avec un appareil jetable – la photographe ne sera peut-être pas d’accord! (Rires) Un jour, on était au Walmart de Trois-Rivières, et en niaisant dans le parking, j’ai dit: «Hé Dave, mets-toi dans le panier!» Dave est mon directeur général, celui qui fait les open house. Mon amie Delphine a pris la photo, mais on ne se doutait pas que ce serait la pochette! Veux, veux pas, il y a quelque chose de niaiseux dans mon album, et c’est bien représenté sur la pochette.

Sur Mon chien est mort, vous parlez de la difficulté de vivre de sa musique. «J’veux vivre du rock, mais y’est out of stock.» Ça vous préoccupe?
Sur Pop’n’roll et Mon chien est mort, je raconte un peu la même chose, mais d’un point de vue différent; je parle d’incertitude. Qu’est-ce que je vais faire de ma vie? Des fois, t’es seul chez vous à rien crisser et tu te demandes: «Qu’est-ce que je fais? Est-ce que je retourne à l’université parce que ma mère me dit de faire ça? (Rires) Mais au final, cette passion me drive tellement, c’est sûr que je vais faire ça toute ma vie même s’il y a des ups et des downs

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