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Grégory Charles veut «donner plus d’outils» aux nouveaux arrivants

Photo: Karine Dufour/Ici Radio-Canada Télé

Il a aidé de nombreux jeunes musiciens. Et il veut maintenant soutenir les nouveaux arrivants. Le polyvalent Grégory Charles était sur le plateau de Tout le monde en parle (TLMEP), dimanche soir, pour discuter de son nouveau programme «Je suis Québécois», lancé au début décembre.

Pendant huit mois, les gens inscrits au programme de l’artiste recevront une vidéo quotidienne de 10 minutes s’adressant à eux. «Dans chaque capsule, on aura trois petits segments sur la langue. Et j’ai toujours dit que la meilleure façon d’apprendre la langue, c’est par les verbes. On s’attaquera donc à trois ou quatre verbes par semaine.»

Grégory Charles dit aussi vouloir interagir avec les nouveaux arrivants «sur le rapport aux institutions publiques et privées». «Quand t’arrives ici, le système de santé, d’éducation, [tu ne connais pas]. Il faut donner aux gens qui arrivent les outils pour comprendre où on est en ce moment et aussi où on s’en va», a-t-il plaidé.

«Les entreprises ont aussi besoin de cette force économique, a-t-il renchéri. […] Déjà de démarrer et d’avoir une réaction positive, c’est bien. Pour que dans les prochaines générations, des gens comme mon père, avec des enfants installés et pleinement intégrés, on puisse en avoir plein d’autres», a poursuivi l’artiste.

Ce dernier est aussi revenu sur sa propre histoire pour mieux témoigner des raisons qui l’ont poussé à fonder le programme. «La raison pour laquelle mon père s’est francisé, qu’il a eu une vie riche au Québec, c’est parce que […] ma mère lui montrait des tounes en français tous les jours, lui racontait notre histoire. Ma mère a été le véhicule d’intégration pour mon père, et ç’a marché.»

«Ma mère n’a eu que des chums noirs dans sa vie. Elle est la preuve que once you go black, you never go back.» – Grégory Charles, blaguant sur l’histoire de ses parents.

Mais selon l’artiste, la réalité est «que tout le monde n’a pas accès à une madame comme ça dans la vie». «Moi, je me suis dis que j’ai une formule et que je devais partir un programme pour initier les gens à notre institution, notre culture», a-t-il poursuivi.

L’exemple de son père, Lennox Charles, est un exemple probant de transmission de la culture selon lui. «Il est arrivé au Québec en 1965, il était venu ici pour prononcer un discours de Martin Luther King […] Puis il a rencontré ma mère. Et il s’est fabriqué une vie au Québec. Au fil de sa vie, dans sa communauté, sa préoccupation, ç’a toujours été l’accueil des immigrants.»

La personnalité publique est aussi revenue sur le décès de son père, en février 2018, et a livré un vibrant plaidoyer pour le bien-être de nos aînés. «Pour moi, les deux signes de notre société civilisée, c’est la capacité de s’occuper de nos enfants et de nos aînés, a-t-il lancé. Si on n’en est pas capables, on est en faillite […] Les gens qui nous ont précédés, qui ont donné leur vie, il faut s’en préoccuper.»

Appelé à réagir sur la polémique des spectacles SLĀV et Kanata, Grégory Charles a voulu nuancer le débat. «Oui, si t’es pour créer un spectacle qui traite de l’ensemble de l’expérience de l’esclavage, j’ose espérer que tu vas consulter, que tu vas asseoir à la table les gens pour qu’il y ait plus de légitimité», a-t-il d’abord expliqué.

Mais malgré tout, croit-il, «polariser le débat ne sert à rien». «On a forcé Robert Lepage à prendre position sur la liberté d’expression, alors que ce n’est pas ça du tout. Peut-être qu’on avait manqué de sensibilité, mais j’aurais souhaité qu’on se parle, plutôt que de se polariser», a-t-il conclu.

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