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Des Grammy au féminin

De gauche à droite, Lady Gaga, Jada Pinkett Smith, Alicia Keys, Michelle Obama et Jennifer Lopez. Photo: Matt Sayles/AFP Photo: Matt Sayles/Invision/AP

Les femmes ont occupé le devant de la scène lors de la rassembleuse et résolument cool 61e cérémonie des Grammy, hier soir à Los Angeles.

Les interprètes féminines de tous les styles musicaux et de tous les âges (jusqu’à 75 ans, joyeux anniversaire Diana Ross!) ont été nombreuses à briller lors de solides performances, éclipsant les numéros pour la plupart oubliables de leurs confrères masculins.

Elles se sont également distinguées lors de la récolte des trophées, l’Album de l’année ayant été remis à Kacey Musgraves, Dua Lipa ayant été sacrée Révélation de l’année et Cardi B devenant la première rappeuse à repartir avec le prix du Meilleur album rap pour Invasion of Privacy.

«Gagner ce prix ne rend pas mon album meilleur que n’importe quel autre dans cette catégorie; ils sont tous si bons!» a déclaré la première en fin de soirée, terminant sur un ton rassembleur cette soirée qui l’a été du début à la fin.

La Britannique Dua Lipa a pour sa part appelé tout le monde à embrasser sa différence, autre discours représentatif d’une soirée marquée par la diversité.

Émue et beaucoup moins en confiance que pendant sa séance de twerk sur un piano un peu plus tôt, Cardi B a notamment remercié sa fille, dont elle est tombée enceinte en plein cœur du processus de création.

Cardi B. Photo: Robyn Beck/AFP

«Je ne peux pas respirer! Je suis tellement nerveuse, peut-être qu’il faudrait que je commence à fumer du weed!» – Cardi B, en remportant le prix du Meilleur album rap

Lady Gaga, qui a chanté avec passion et paillettes jusqu’au bout des cils «In the shaaa, shaaallow» sans Bradley Cooper (qui était aux BAFTA), s’est pour sa part illustrée en remportant le prix de la Meilleure performance pop en solo et en duo.

Au micro, elle a exprimé sa fierté de faire partie d’un film qui aborde les enjeux entourant la santé mentale. «C’est si important. Beaucoup d’artistes en souffrent. Nous devons en prendre soin.»

Girl power
Le girl power s’est fait sentir dès le premier «Havana ooh na-na» chanté par Camilia Cabello, qui a ouvert la cérémonie dans une prestation énergique et colorée, à laquelle a notamment pris part Ricky Martin.

Tout juste après, la brillante animatrice de la soirée Alicia Keys a célébré le pouvoir rassembleur de la musique, entourée de ses sisters : Lady Gaga, Jada Pinkett Smith, Jennifer Lopez et nulle autre que Michelle Obama – qui a eu droit à une ovation bien sentie.

D’humeur superbement cool et relaxe (pourquoi ce serait stressant d’animer les Grammy tout en jouant simultanément sur deux pianos?), la récipiendaire de 15 gramophones en carrière, rien de moins, a conféré une ambiance très peace and love à cette soirée qu’elle a menée de main de maître avec une aisance hors du commun. Au point de conclure le gala, justement, sur ces mêmes mots : «Peace and love.»

«Si vous vous sentez tendus, vous pouvez vous relaxer, je m’occupe de vous ce soir!» – Alicia Keys, animatrice de la soirée, qui a rempli sa promesse avec son attitude relaxe absolument contagieuse.

«Sentez-vous l’amour? Tout ça grâce à la musique; la musique est si puissante!» a-t-elle lancé en ouverture. L’interprète de Fallin’ et de Empire State of Mind a également profité de sa tribune pour saluer avec fierté les mesures prises cette année par l’industrie pour faire davantage de place au «collectif mondial de femmes badass» qui font de la musique.

Sa présence a rythmé impeccablement la soirée. On se croise les doigts pour qu’elle revienne l’an prochain!

Childish Gambino absent
Au rayon des gagnants, Childish Gambino, Donald Glover de son vrai nom, a récolté les prestigieux prix de la Chanson de l’année et de l’Enregistrement de l’année pour la percutante This Is America.

Alors que l’absence de plusieurs artistes était prévue, la sienne a surpris et causé un vide deux fois plutôt qu’une lorsque son nom a résonné dans le Staples Center.

Tout le contraire du Canadien Drake, qui a causé la surprise en récoltant en mains propres son prix de la Meilleure chanson rap pour God’s Plan, lui qui n’avait pas mis les pieds aux Grammy depuis 2013.

Le rappeur canadien Drake. Photo: Robyn Beck/AFP

«Si des gens qui ont des jobs se déplacent dans la pluie ou la neige pour venir voir ton spectacle, c’est que tu as réussi; tu n’as pas besoin de tout ça», a-t-il réussi à dire, avant d’être coupé en plein milieu de son discours minimisant l’importance des récompenses comme les Grammy.

La majorité des prix ayant été remis hors d’ondes, ce sont les nombreuses performances (17 en tout!) qui ont marqué la cérémonie. En solo, en duo, en medley ou encore lors des hommages – énergique pour Dolly Parton, gracieux et puissant à la mémoire d’Aretha Franklin –, les femmes ont été particulièrement à la hauteur.

Janelle Monáe, en digne héritière de Prince, a fait groover le public avec la funky et sexy Make Me Feel, qui parle du désir. Apparue sur scène debout derrière une guitare électrique en tenue de latex, elle faisait penser à St. Vincent, notre autre coup de cœur de la soirée, qui lui a comme répondu sur scène, deux heures plus tard avec le refrain «I can’t turn off what turns me on», tirée de son hit Masseduction, interprété en duo avec Dua Lipa.

Les collaborations ont été nombreuses. Parmi les plus mémorables, on retient les deux mettant en vedette Miley Cyrus, d’abord avec le Canadien Shawn Mendes, puis avec la grande Dolly
Parton.

Chez les hommes, il a fallu attendre la présence de Travis Scott en fin de soirée pour rehausser le niveau des performances, Post Malone et Red Hot Chili Peppers ayant été un peu trop sages et Dan + Shay ayant gâché notre plaisir après l’ennivrante prestation d’Alicia Keys (eh oui, encore elle!).

Seul bémol à cette cérémonie festive : sa longueur. Dix-sept performances, c’était peut-être un peu trop pour cette soirée qui a duré près de quatre heures. Et ce n’était pas une très bonne idée de rendre hommage au président sortant de la Recording Academy à 23 h 30, juste avant la remise des deux principaux prix, malgré tous les bons propos qu’il a tenus en faveur de la diversité et de l’inclusion.

Les principaux lauréats de la 61e soirée des Grammy :

• Album de l’année: Golden Hour – Kacey Musgraves

• Enregistrement de l’année: This Is America – Childish Gambino

• Chanson de l’année: This Is America – Childish Gambino

• Révélation de l’année: Dua Lipa

• Meilleur album de musique urbaine contemporaine: Everything Is Love – The Carters

• Meilleur album de rap: Invasion of Privacy – Cardi B

• Meilleur album vocal pop: Sweetener – Ariana Grande

• Meilleur album de musique alternative: Colors – Beck

• Meilleur album rock: From the Fires – Greta Van Fleet

• Meilleur album R&B: H.E.R. – H.E.R.

Meilleur album électronique/dance: Woman Worldwide – Justice

• Meilleur album Americana: By the Way, I Forgive You – Brandi Carlile

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