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Le Terminal: un «comédie club» s’installe sur le Plateau

L'humoriste Arnaud Soly et sa gérante Sophi Carrier Photo: Josie Desmarais/Métro
Charlotte Mercille - Métro

Bien connu pour ses Jeudis Stand-up, le bar Le Terminal s’agrandit pour ouvrir aujourd’hui une salle entièrement dédiée aux spectacles d’humour. Annoncés le soir même, vétérans et artistes de la relève mettront leurs textes à l’épreuve du public.

L’humoriste Arnaud Soly anime depuis trois ans un rendez-vous comique hebdomadaire au bar Le Terminal, niché à l’est de l’avenue du Mont-Royal. L’idée de convertir le deuxième étage de l’établissement en «comédie club» s’est donc imposée naturellement dans l’esprit du gérant Jake Warren.

«Beaucoup de salles à Mont­réal offrent des soirées d’humour, mais c’est plus souvent à l’intérieur d’une programmation variée, quelques fois par mois.

Or, au Terminal, les numéros marchent tellement bien que c’est rapidement devenu la vocation du lieu. Une magie et une énergie assez uniques se sont créées, relate Arnaud Soly.

«C’est une salle à échelle humaine. La qualité d’écoute est bien meilleure qu’ailleurs», ajoute la cofondatrice Sophi Carrier.

Pour mener à bien le projet, Jake Warren s’est entouré d’une équipe chevronnée, les gérants d’artistes Michel Grenier (Mike Ward, Guillaume Wagner), Sophi Carrier (Jean-Thomas Jobin, Arnaud Soly), Junior Girardeau, Marie-Eve Lapierre  (Pascal Morrissette, Sèxe Illégal), ainsi que François Simard et Gisèle Barry (Neev, Eddy King).

Dans la lignée du Bordel Comédie Club, dont la billetterie ne dérougit plus depuis son ouverture en 2015, la nouvelle salle gardera les noms des humoristes secrets jusqu’au soir de leur performance. À 15$ le billet, les spectateurs sont moins réticents à délier les cordons de leur bourse pour découvrir les voix prometteuses de la comédie québécoise, selon l’équipe du Terminal.

En parallèle, d’autres artistes en quête d’un premier stand-up loueront l’espace pour de courtes prestations de 60 minutes. 

La configuration épurée, composée d’une scène en forme de pastille ceinturée de chaises, évoque les cabarets intimes de New York.

«À mes débuts, on voyait des choses plus théâtrales, des costumes à la mode de l’absurde, puis, avec l’avènement des stand-up anglophones présentés sur YouTube ou Netflix, on est revenus à la base de la profession: un tabouret, un verre d’eau et un micro», résume Sophi Carrier.

Un tremplin pour la relève
«On a créé un système qui démocratise les plages horaires et donne autant de chances à la grande pointure qu’à la personne qui n’a pas de gérant de se produire», explique Sophi Carrier.

Tout est pensé pour aider la relève à percer le marché de l’humour. Les tarifs de location pour une heure seront abordables, et les humoristes pourront aussi partager le coût de la scène en se produisant 30 minutes chacun. «Tu ne dois pas hypothéquer ta maison pour faire un spectacle ici», assure la cofondatrice.

De plus, la scène est munie d’un système de caméras pour enregistrer en tout temps les numéros.

«Pour les galas et les auditions, on demande maintenant d’envoyer une vidéo, au lieu d’un texte comme dans le passé, rapporte la gérante d’artistes. Les jeunes s’enregistrent beaucoup avec le iPhone, mais notre équipement est plus sophistiqué.»

Et tous les humoristes, pas juste les novices, en profiteront pour peaufiner leurs derniers textes.

«Le public aime voir un François Bellefeuille débarquer avec ses cahiers de notes, faire un gag, puis décider de ne plus le faire, remarque Arnaud Soly. Le public se sent privilégié de voir l’artiste qu’il aime et qu’il connaît venir travailler, parce que ça donne une profondeur au métier qu’on n’a pas intérêt à cacher. Pour moi, le rodage est aussi intéressant que le produit fini.»

Selon l’humoriste, ce lancement tombe à point, alors que la comédie n’a jamais été aussi variée au Québec. «À l’époque, quelques grands courants traversaient la comédie, tandis qu’aujourd’hui, le chemin n’est plus tout tracé», souligne Arnaud Soly.

«Les soirées ici s’évertuent constamment à présenter des femmes, des artistes issus d’horizons différents, autant dans leur apparence physique que dans leur style, mais ça demeure toutefois un métier d’hommes blancs, et j’espère qu’on va donner plus de place à des personnes marginalisées à l’avenir», souhaite-t-il.

À surveiller prochainement au Terminal Comédie Club:

  • Gabrielle Caron le 18 mars, le 17 avril et le 3 juin
  • Mike Beaudoin le 19 mars, le 29 avril et le 4 juin
  • Pascal Cameron le 26 mars, le 30 avril et le 21 mai

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