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Jean-Claude Poitras: l’étoffe d’un créateur sensible

Jean-Claude Poitras Photo: Gracieuseté/Musée de la civilisation de Québec

L’été sera complètement mode au Musée de la civilisation de Québec qui présente une rétrospective du designer Jean-Claude Poitras, accompagnée des clichés de Libby Oliver.

C’est un Jean-Claude Poitras à fleur de peau qui a dévoilé la première exposition consacrée à sa carrière en mode des années 1970 à 2000. Et pour cause : l’ensemble de son œuvre est marqué par une grande sensibilité. Sa démarche intuitive a profondément influencé le prêt-à-porter québécois et charmé de nombreuses personnalités comme Andrée Lachapelle, Dany Laferrière ainsi que sa muse incontestée, Colette Chicoine. Homme de style plutôt que de tendances, il dit être «né pour n’obéir à aucune règle et creuser de nouveaux sillons». 

Après ses études en design de mode et en graphisme, il amorce sa carrière de designer en signant notamment le fameux veston pizza des animateurs radio-canadiens aux Jeux olympiques de Montréal.

Les créations subséquentes de Jean-Claude Poitras sont divisées entre ses trois sources principales d’inspiration : les petites mains et les rituels catholiques de son enfance à Cartierville, l’élégance de ses muses du cinéma, y compris de son ex-compagne Colette Chicoine, et sa fascination pour les tissus et les coupes du monde, dont ceux du Japon et du Mali.

«Un designer de mode est là pour traduire l’air du temps. Il doit avoir une vaste culture générale, un goût pour les voyages, le cinéma ou encore la danse. Il faut cet éveil pour qu’en mode, on puisse offrir quelque chose qui ait un supplément d’âme», soutient M. Poitras.

Aux créateurs fraîchement diplômés, Jean-Claude Poitras conseille de se faire confiance avant tout. «En sortant de l’école, on pense parfois qu’il faut absolument prendre la voie difficile en travaillant pour un manufacturier, mais si on sent profondément qu’on a quelque chose d’unique à apporter, c’est important d’aller au bout de ce talent.» L’expérimentation dans toutes sortes de stages représente pour lui la meilleure formation.

Le couturier voit aussi l’avenir de la mode d’un bon œil. Il applaudit les élans de cocréation et la conscience de plus en plus écoresponsable de l’industrie. «Les jeunes ont ce devoir de montrer le beau visage de la mode, qu’elle ne se définit plus seulement par la fast-fashion avec les ateliers du Bangladesh. Les manufacturiers d’importance emboîtent le pas en recyclant de plus en plus les matériaux pour les vêtements neufs, et la jeune génération peut faire toute la différence à cet égard», observe-t-il.

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