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Le Brésil rend hommage à son «plus grand artiste» Joao Gilberto

Joao Gilberto Photo: Dario Zalis/Contexto/Getty Images

Des grands noms de la musique brésilienne aux simples citoyens du pays, le Brésil rendait hommage au «plus grand artiste» du pays, Joao Gilberto, l’un des pères de la bossa nova, décédé samedi.

«Je viens d’apprendre le décès de Joao Gilberto. C’est un évènement d’une immense importance pour moi. Joao Gilberto est, de mon point de vue, le plus grand artiste brésilien. De tous», a déclaré le célèbre chanteur Caetano Veloso sur une vidéo publiée samedi soir par le site de Globo News.

La légende brésilienne de la bossa nova, dont la voix douce susurrant The girl from Ipanema continue de bercer les coeurs près de 60 ans après son enregistrement, est décédé à l’âge de 88 ans.

Au lendemain de l’annonce du décès, les réactions se multipliaient chez les artistes brésiliens.

«Qui était touché par la musique de Joao n’était plus jamais le même, comme Caetano Veloso, Gilberto Gil, Roberto Carlos, Chico Buarque, Rita Lee, Jorge Benjor et même Tim Maia, qui ont trouvé en lui plus qu’une idole: un phare, un ange de légèreté, de délicatesse et de swing», a résumé le compositeur et producteur Nelson Motta dans un article.

À Rio de Janeiro, sur la place Sao Salvador, où des musiciens se réunissent pour improviser tandis que les passants reprennent les couplets ou esquissent quelques pas de danse, les fans lui rendaient aussi hommage.

«Quiconque apprécie la musique aime Joao Gilberto. Pas tous les jeunes peut-être, mais il y a un héritage, il y a une communauté qui apprécie et qui continuera de transmettre cet héritage qu’il a laissé», a déclaré à l’AFP Ana Amélia Lima, une biologiste de 51 ans.

Selon les médias brésiliens, une veillée funèbre ouverte au public doit avoir lieu lundi matin au Théâtre municipal de Rio.

«Mon dieu, on s’est tellement amusé! Merci pour tout…», a écrit sa fille Bebel Gilberto sur Instagram en publiant une photo d’elle et son père portant le même pantalon de pyjama à carreaux.

Pour l’heure, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’avait pas réagi officiellement à la disparition de ce monument national: pas de communiqué, ni de publication sur les réseaux sociaux, dont il est pourtant friand. «Mes pensés vont à la famille», a-t-il simplement lâché à des journalistes qui l’interrogeait, ont indiqué ses services à l’AFP.

Durant la dictature brésilienne (1964-1985), une période dont l’ex-capitaine Bolsonaro fait l’éloge, le régime s’est un temps durci avec l’interdiction des manifestations, la censure et le jugement des prisonniers politiques par des tribunaux militaires.

Des opposants et des artistes ont été arrêtés et beaucoup se sont exilés, comme Gilberto Gil et Caetano Veloso.

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