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The Dead Don’t Die: un déni qui ne veut pas mourir

The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch Photo: Collaboration spéciale

La réalité des changements climatiques rencontre l’univers des zombies dans The Dead Don’t Die, nouveau film de Jim Jarmusch qui contient une grande part de réflexion sur notre déni collectif face à la crise environnementale.

Le nouveau film du pape du cinéma indépendant suit trois policiers, interprétés par Bill Murray, Adam Driver et Chloë Sevigny, qui affrontent une horde de morts vivants sortis de terre après que l’axe de rotation de la Terre eut été déplacé par des entreprises de fracturation hydraulique aux pôles.

Alors que Ronnie Petterson, le personnage d’Adam Driver, comprend la gravité de la situation et répète sur un ton monocorde que les choses vont mal finir, Mindy Morrison, interprétée par Sevigny, choisit plutôt de se mettre la tête dans le sable et croit que la situation va s’arranger d’elle-même. Une attitude qui reflète celle d’une bonne partie de la population à propos des changements climatiques.

«Bien sûr, nous devons tous accepter la réalité des changements climatiques, mais c’est effrayant et décourageant.» Chloë Sevigny, actrice de The Dead Don’t Die

«Je pense beaucoup à ces gens qui sont dans le déni, explique l’actrice de 44 ans. Mon personnage conduit une voiture électrique et elle fait probablement sa part, mais elle ne s’attaque pas au capitalisme, ce qui est probablement la seule façon de lutter véritablement contre les changements climatiques. Jim [Jarmusch] dit que la crise environnementale n’est pas politique. Mais selon moi, elle l’est. Comment allons-nous changer les politiques environnementales? C’est le seul moyen par lequel nous pouvons opérer un véritable changement. Comment une seule personne peut-elle affronter cela? Je composte, je recycle, je tente de ne pas utiliser de plastique à usage unique, ce qui est très difficile. Je réfléchis avant chacun de mes achats. Les déchets provoquent de l’anxiété chez moi. Mais je prends l’avion sans arrêt! (Rires) Alors, comment faire une différence? C’est terrifiant.»

Reconnue pour sa forte présence à l’écran comme dans la vie, Sevigny a eu quelques difficultés à jouer la «demoiselle en détresse» pour ce film, mais elle savait qu’elle était entre bonnes mains sous la direction de Jim Jarmusch.

«J’avais peur d’être celle à qui personne ne porte attention, admet la comédienne, qui s’est fait connaître dans Boys Don’t Cry en 1999. Je croyais que Jim écrivait pour mettre en valeur les forces de chacun. Je me demandais pourquoi il avait écrit un personnage semblable pour moi. Mindy était dure d’accès pour moi. J’étais nerveuse à l’idée d’avoir l’air de jouer dans un autre type de film. Je souffrais d’insécurité sur le plateau, en fait. Parce qu’ils allaient tous dans une direction et moi dans une autre. J’ai dû faire confiance à Jim et espérer qu’il ne me ferait pas paraître comme un trou du c*l.» (Rires)

La distribution de The Dead Don’t Die est une des plus impressionnantes jamais assemblées par Jim Jarmusch, ce qui n’est pas peu dire dans son cas. Des visages connus comme ceux de Selena Gomez, Tilda Swinton, Iggy Pop, Steve Buscemi, Tom Waits et RZA font des apparitions remarquées.

Chloë Sevigny ne connaissait pas la distribution complète avant d’accepter le rôle, mais étant donné la feuille de route de Jarmusch, qui compte, entre autres, un Grand prix du jury à Cannes pour Broken Flowers et une Caméra d’or pour Down by Law, elle a accepté sans hésiter.

«Il m’a envoyé une lettre dans laquelle il me disait vouloir réaliser un film de zombie ridicule, se souvient-elle. Même s’il ne m’en a pas parlé, je savais qu’il réunissait toujours de grandes distributions. J’ai dit oui avant même de lire le scénario.»

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