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«Game of Thrones» toujours au sommet

L'équipe de Game of Thrones
L'équipe de Game of Thrones Photo: Kevin Winter/Getty Images

Sans surprise, l’ultime saison de Game of Thrones a – pour la quatrième et dernière fois – conquis le royaume du petit écran en remportant le Emmy de la Meilleure série dramatique.

Il aura fallu attendre plus de deux heures pour que les choses sérieuses commencent. Pas que Chernobyl ne le soit pas, mais on attendait avec impatience la remise des prix destinés aux séries dramatiques. 

C’est là que GOT s’est démarquée, d’abord avec le quatrième Emmy de Peter Dinklage à titre de Meilleur acteur de soutien. «Je me considère comme chanceux de faire partie d’une communauté qui valorise la différence et la diversité», a-t-il dit, avant de déclarer être prêt à «littéralement marcher sur le feu et la glace» n’importe quand.

Puis, à la toute fin de la soirée, la huitième saison, diffusée au printemps dernier, a raflé le plus prestigieux prix de la soirée. Ne semblant pas très inspirés, les auteurs de la série devenue culte ont notamment déclaré que les 10 dernières années avaient été parmi les plus belles de leur vie.

Avec quatre prix, Fleabag a triomphé au rayon des comédies. Au point où sa créatrice, Phoebe Waller-Bridge, a déclaré : «C’est rendu ridicule!» lors de son troisième discours de remerciement.

Celle qui tient aussi le rôle principal dans cette série a suscité la surprise en détrônant Julia Louis-Dreyfus à titre de Meilleure actrice dans une série comique, elle qui avait auparavant remporté ce trophée pas moins de huit fois, notamment pour Veep, dont la septième et dernière saison est repartie bredouille hier soir. 

«Noon! Oh mon Dieu, non! Merci!» a dit Waller-Bridge, émue et surprise en récoltant son trophée après avoir été récompensée un peu plus tôt pour l’écriture de Fleabag. Dans les deux cas, elle a dit trouver l’écriture et le jeu «très difficiles et douloureux».

The Marvelous Mrs. Maisel, reine des séries comiques l’an dernier, est repartie avec les deux premiers Emmy de la soirée, remis à ses acteurs de soutien. Dans un discours au départ drôle puis très émouvant, la comédienne Alex Borstein a remercié sa grand-mère survivante de l’Holocauste d’avoir défié le garde d’un camp de concentration. «Grâce à son geste, je suis ici et mes enfants sont ici. Alors, les filles, défiez l’autorité!»

«J’ai le droit d’être ici, vous avez le droit d’être ici, nous avons tous le droit d’être ici!» -Billy Porter, Meilleur acteur dans une série dramatique, qui a livré un discours de remerciement inclusif.

Sans surprise, l’excellente Chernobyl, acclamée par la critique, a remporté les honneurs dans les catégories consacrées aux miniséries. «J’espère que notre série a rappelé aux gens la valeur de la vérité et le danger du mensonge», a sagement déclaré son réalisateur, Craig Mazin.

Les talents canadiens en compétition sont, eux, tous repartis bredouilles. Nommée à trois reprises, la formidable Sharp Objects, réalisée par le Québécois Jean-Marc Vallée, a été éclipsée. Idem pour la comédie ontarienne Schitt’s Creek et pour l’actrice canadienne Sandra Oh (Killing Eve), dont la covedette Jodie Comer a raflé le prix de la Meilleure actrice dans une série dramatique.

Femmes inspirantes

Du côté des remerciements, les gagnantes de la soirée ont livré les discours les plus mordants et inspirants, à commencer par Alex Borstein (Mrs. Maisel), qui, avec humour, a répondu aux critiques sur sa tenue vestimentaire de l’an dernier: «Je sais que plusieurs personnes étaient fâchées l’an passé, parce que je ne portais pas de soutien-gorge. Je veux m’excuser. Cette année, je ne porte aucun sous-vêtement… Vous allez vouloir jeter ce siège.» 

Lors de sa première montée sur scène, Phoebe Waller-Bridge – qualifiée par le réalisateur primé de Fleabag de «grenade glorieuse» – y est aussi allée d’un discours féministe : «Je ne pensais pas qu’une femme malpropre, frustrée et dérangée pouvait réussir aux Emmy, alors merci tellement!» 

Pour sa part, Michelle Williams (Fosse/Verdon) a revendiqué l’équité salariale pour toutes les actrices, notamment les femmes issues des minorités, tout en remerciant ses patrons de l’avoir payée à sa juste valeur. «Quand on valorise une personne, ça lui donne du pouvoir qu’elle va ensuite réinvestir dans son travail», a-t-elle souligné. 

Patricia Arquette (Escape at Dannemora) a quant à elle souligné la réalité des actrices dans la cinquantaine, avant de rendre un vibrant hommage à sa sœur Alexis, décédée en 2016, et de dénoncer la discrimination dont sont encore l’objet les personnes trans. «Donnez-leur des emplois; ce sont des êtres humains. Débarrassez-vous de vos préjugés», a-t-elle clamé. 

Des sourires, peu de rires

Prenant exemple sur la plus récente cérémonie des Oscars, qui s’était déroulée rondement (pour une fois!), les Emmy ont choisi eux aussi de se passer d’animateur. Ils ont plutôt compté sur les présentateurs de prix – ainsi que Homer Simpson et Peter Griffin – pour rythmer la soirée.

Parmi les présentations les plus réussies, on retient en tête celle du duo formé de Jimmy Kimmel et Stephen Colbert, qui se sont, tiens tiens, moqués de ladite absence d’animateur. «Les vraies victimes, c’est nous. Animer est la seule chose que nous sachions faire», a dit ce dernier, affirmant que si ça continuait ainsi, Alexa lirait les nominations… Ce qu’elle a fait tout juste après.

Un autre duo qui a bien faire rire a été Maya Rudolph et Ike Barinholtz, débarqués sur scène avec d’énormes lunettes fumées. «On s’excuse, on a eu une chirurgie au laser cet après-midi, c’était la seule disponibilité.» Aveuglés au moment de lire le téléprompteur, les deux comiques ont massacré de façon hilarante les noms des nommés pour le Meilleur acteur dans une comédie. 

Le gagnant dans cette dernière catégorie, Bill Hader, a lui aussi déridé le public en définissant ce qu’est une minisérie : «une série qui a été annulée. […] Parce que personne ne veut voir sept saisons de Chernobyl

Sans maître de cérémonie, donc, le gala a roulé à bonne vitesse, mais s’est quelque peu essoufflé en milieu de parcours, perdant de son éclat à mesure que le temps avançait. Contrairement aux éditions précédentes, nous avons plus souvent souri que ri. 

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