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Baisse de la fréquentation des spectacles à Montréal et Québec, stabilité ailleurs

La place des festivals, dans le Quartier des spectacles.
La place des festivals, dans le Quartier des spectacles. Photo: Collaboration spéciale

Les salles de spectacles perdent des plumes à Montréal. Environ 300 000 personnes de moins ont fréquenté les institutions de la métropole l’an dernier par rapport à 2017, selon l’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ).

Dans l’ensemble du Québec, l’industrie du spectacle se porte bien, mais sans plus, observe l’OCCQ dans sa dernière enquête sur la fréquentation des arts de la scène. Le nombre de spectateurs dans les salles québécoises n’a pas évolué de 2017 à 2018, note le rapport.

Julie-Anne Richard, la directrice générale de l’organisme RIDEAU, qui représente des associations de diffuseurs de spectacles à travers la province, croit qu’il y a eu des baisses d’achalandage sur le long terme. Ça s’explique en partie, selon elle, par un «phénomène de société».

«C’est extrêmement difficile de savoir pourquoi il y a des baisses de fréquentation. On sort peut-être moins de chez soi. On a peut-être plus d’occasions de se divertir de toutes sortes de façon chez soi», analyse Mme Richard.

Montréal se vide?

La ville de Montréal perd de son côté une importante part de son public, avec une diminution d’environ 8% de l’achalandage entre les deux dernières années. Du coup, la part de marché détenue par les salles de spectacle montréalaises n’a constitué que 46% du total global de la province. C’est la plus faible proportion des cinq dernières années.

Les salles de spectacle de la Ville de Québec ont également encaissé une diminution de 9% de leur achalandage l’an dernier.

Mme Richard prend ces statistiques avec un grain de sel. «On avait constaté complètement l’inverse en 2017, lance-t-elle. Il faudrait regarder l’offre qu’il y avait en 2017 qui a contribué à augmenter la part de spectateurs montréalais.»

Exode des spectateurs?

C’est dans à l’extérieur des grands centres que les arts de la scène se portent le mieux, constate le bulletin statistique annuel. Les amphithéâtres de Laval et les Laurentides, entre autres, ont accueilli 150 000 personnes de plus en 2018 que l’année précédente. En fait, si on compare la moyenne de 2012 à 2017 au chiffre enregistré en 2018, le nombre de spectateurs dans ces régions a grimpé de 40%.

Au Quartier des spectacles (QDS), on ne s’inquiète pas outre mesure de la baisse à Montréal. Dans le «coeur de la proposition culturelle montréalaise», le taux d’occupation des salles se maintient, souligne la présidente du conseil d’administration du Partenariat du Quartier des spectacles, Monique Simard.

«Ce n’est pas une chute dramatique, mais il ne faut jamais s’asseoir sur nos lauriers. Parce qu’il y a des tendances qui démontrent peut-être des fragilités préoccupantes», relativise-t-elle.

Parmi ces menaces: l’exode vers les salles régionales. «On se rend compte que le public est au rendez-vous. Maintenant, il y a de la compétition, avance Mme Simard. C’est sûr que la construction de salles en périphérie de Montréal [y joue].»

Sur la Rive-Nord de Montréal, entre autres, des salles de spectacle ont été inaugurées récemment, à Sainte-Thérèse et Saint-Eustache par exemple. Laval a également ouvert la Place Bell, un mastodonte d’environ 10 000 places, en 2017.

«C’est une question de transport et il ne faut pas négliger ça», analyse Monique Simard. Sur l’Île de Montréal, un projet en particulier inquiète la représentante du Partenariat du QDS: Royalmount. Selon elle, l’arrivée de ce mégaprojet pourrait bousculer la présence du Quartier des spectacles, qui détient une plus grande part de marché que le reste de l’Île.

«Ce n’est pas loin et il y a là le projet de construire deux salles, dont une de 3000 et quelques places, ce qui équivaut à [la Salle] Wilfrid-Pelletier. Ça nous préoccupe beaucoup.» – Monique Simard, présidente du CA du Partenariat du Quartier des spectacles

Le théâtre et l’humour toujours fort

Dans l’ensemble de la province, le dernier bulletin de l’OCCQ constate une augmentation vigoureuse de l’intérêt pour l’humour et le théâtre. Les deux disciplines ont vu leur public augmenter de respectivement 21% et 20% de 2017 à 2018. L’humour occupe le deuxième rang de la province en termes d’assistance, derrière la chanson.

Parmi les 25 spectacles les plus fréquentés de 2018 à Montréal et ailleurs, 15 sont des spectacles d’humour. Par ailleurs, 24 des 25 représentations sont québécoises.

La chanson francophone au Québec a perdu environ 4% de son assistance par rapport à l’année de référence précédente. La chanson anglophone, elle, en a perdu près de 20%. «Encore faut-il vérifier pourquoi, propose Monique Simard. Il y a peut-être eu moins de spectacles, moins de spectacles attrayants.»

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