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7e Ciel: cette semaine, Métro craque pour «Croc fendu», «Cadavre exquis», «Bangarra»…

Croc fendu de Tanya Tagaq est publié aux Éditions Alto. Photo: Vanessa Heins / collaboration spéciale

La rédaction de Métro vous présente ses coups de coeur culturels de la semaine…et l’évènement qui la désole.

1- Croc fendu

Avec ce sublime premier roman, la chanteuse de gorge inuit Tanya Tagak (Prix Polaris 2014) nous ouvre grand les portes d’un monde méconnu, qui semble aussi lointain qu’inaccessible, et qui regorge autant de beautés que de souffrances. Dans ce bout du monde en bordure de l’Arctique, on s’enivre du soleil de minuit l’été et on survit au froid mordant l’hiver. Pour tuer le temps, la protagoniste, jeune ado, fréquente des fêtes «apportez votre solvant» et se pâme devant Le Plus beau gars. Tout comme elle le fait en musique, Tanya Tagaq déstabilise et fascine à l’écrit en donnant vie aux êtres et aux éléments, tous plus grands que nature : renard, aurore boréale, banquise… Entre prose et poésie, entre réalisme et onirisme, sa plume aiguisée et habitée, parfaitement rendue par la traduction de Sophie Voillot, touche droit au cœur. Marie-Lise Rousseau

2- On Becoming a God in Central Florida

D’abord curieuse par la présence du Québécois Théodore Pellerin comme tête d’affiche, cette comédie noire nous a vite accrochée. La série est campée dans la Floride du tournant des années 1990, ce qui, en partant, offre une direction artistique et des looks savoureux. Si l’intrigue, organisée autour d’un système pyramidal, est justement intrigante, c’est le jeu des acteurs qui ressort. En plus de Pellerin, réjouissant en disciple naïf du système Garbeau,
Kirsten Dunst est géniale en mère effrontée, tandis que Ted Levine est diaboliquement désaxé dans le rôle du gourou Obie Garbeau.
Sur Crave TV et à Super Écran cet hiver. M.-L. R.

3- Cadavre exquis

L’art contemporain, appréhendé ici par le biais de la réalité virtuelle, nous convie dans un espace à apprivoiser, celui de notre planète. La Terre, nous pensons la connaître, mais les œuvres de Laurie Anderson et Hsin-Chien Huang, d’Olafur Eliasson ou encore de Marina Abramović remettent en question nos certitudes. Grâce à des expériences aussi vertigineuses que poétiques, nous prenons pleinement conscience de sa fragilité comme de sa puissance, de sa beauté. Arrêt obligatoire à la station Lunatick, d’Antony Gormley et de Priyamvada Natarajan, pour un voyage contemplatif et méditatif depuis le cosmos. Jusqu’au 19 janvier au Centre Phi. Amélie Revert

4- All Mirors de Angel Olsen

Qui est-on après avoir tout donné à l’être aimé? Sur son cinquième album, Angel Olsen plonge dans les souvenirs doux-amers d’un amour déchu et du désenchantement brutal qui a suivi une rupture amoureuse. L’ajout de cordes sur plusieurs pièces, comme dans la percutante chanson titre All Mirrors, confère un côté théâtral au tout, qui doit être bien intéressant sur scène. Ça tombe bien, la chanteuse sera en spectacle au MTelus le 18 novembre. On note ça dans notre agenda! Josie Desmarais

5- Bangarra

«Faire du feu», c’est la signification du nom Bangarra, qui est celui d’une troupe australienne dont le spectacle mêle danse contemporaine et culture aborigène. Sur scène, 17 danseurs aguerris offrent une performance envoutante en combinant chorégraphies techniques et prestations théâtrales. Primitif, tribal et essentiel, ce ballet est un hommage aux communautés aborigènes et à la mère Nature qui leur est chère. Aujourd’hui et demain au Théâtre Maisonneuve. Chloé Machillot

6- Serge Savard: Canadien jusqu’au bout

Défenseur étoile, directeur général réputé et homme d’affaires prospère, Serge Savard fait partie de ces personnalités fortes dont l’aura dépasse le simple monde du sport. Le journaliste Philippe Cantin parvient à bien rendre toutes les facettes du grand numéro 18 dans une biographie qui se lit d’un trait. Se succèdent donc ses exploits sur la glace, puis à la tête du Canadien de Montréal, la rivalité avec les (maudits!) Nordiques et les aléas du sport-spectacle. Observateur curieux du monde qui l’entoure, le Sénateur se confie aussi sur le monde qui l’entoure, de son Abitibi natale des années 1950 au Québec Inc., avec qui il a frayé après sa carrière.
Chez KO Éditions. Benoit Valois-Nadeau

7- Christiane Pasquier dans Disparu.e.s

Souvent confinée à des seconds rôles, Christiane Pasquier brille dans la pièce Disparu.e.s. Au centre d’une distribution impressionnante (Marie-Hélene Thibault, Sophie Cadieux, Évelyne Rompré), l’actrice de 72 ans «vole le show» grâce à son interprétation furieuse d’une mère acariâtre accro aux pilules. Elle parvient presque à nous faire oublier les maladresses de ce mélodrame à l’américaine dont les cabotinages alourdissent souvent une intrigue somme toute convenue. Jusqu’au 23 no­vembre au Théâtre Jean-Duceppe. Benoit Valois-Nadeau

Et on se désole pour…

Patrick Bruel au Centre Bell

À en juger par les témoignages de gens déçus de ne pouvoir se faire rembourser leur billet pour le spectacle de Patrick Bruel prévu mercredi prochain au Centre Bell, nous ne sommes pas les seuls à éprouver un profond malaise face à sa venue à Montréal, alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour agression sexuelle. Bien sûr, il a le droit (pardonnez-nous) de poursuivre sa tournée, mais sans doute aurait-il été plus sage de se retirer le temps que l’enquête suive son cours, d’autant plus qu’il met ainsi ses fans (ou ceux qui l’étaient) dans une situation inconfortable. Marie-Lise Rousseau

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