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La Syrie racontée autrement

La chanteuse syrienne Waed Bouhassoun Photo: Josie Desmarais/Métro

«C’est avec la musique qu’on peut faire quelque chose de beau avec l’autre, on ne peut pas le faire avec la politique», dit la chanteuse syrienne Waed Bouhassoun, de passage à Montréal.

Dans le cadre du Festival du Monde Arabe, elle présente le spectacle Raconte-moi la Syrie en présence du chanteur Khaled Al Hafedh, samedi. Les chanteurs syriens seront accompagnés de musiciens d’ici pour offrir un autre regard sur ce pays chamboulé par la guerre depuis près de 10 ans. 

La création unique proposée au Festival du Monde Arabe présentera un répertoire poétique et musical des régions de la Syrie à différentes époques. Le spectacle mettra en relief le patrimoine syrien dans toute sa diversité. De Damas à Alep, il évoquera les traditions bédouines, kurdes et turques. Les chanteurs espèrent ainsi montrer les joyaux de ce pays.  

Mme Bouhassoun a déménagé à Paris en 2010, un an avant que la guerre n’éclate en Syrie. Depuis, elle y retourne chaque année pour y visiter sa famille, retrouver ses forces et travailler à sa thèse en ethnomusicologie. Elle estime que la couverture médiatique de la Syrie ne rapporte qu’une infime partie des atrocités qui sont commises dans son pays d’origine. «On en parle un jour, et puis il n’y a plus rien, comme s’il ne se passait pas grand-chose quotidiennement», déplore-t-elle. 

Résister aux atrocités

Selon Mme Bouhassoun, la musique et l’art permettent au peuple syrien de résister aux atrocités. «Ce n’est pas grave s’ils ont détruit la Syrie, on peut reconstruire une autre Syrie, affirme-t-elle. Mais il faut insister pour garder nos âmes joyeuses grâce à la musique, à l’art et à la science» explique-t-elle. 

Elle estime que la musique peut atténuer les effets de la violence et apaiser les cœurs. Dans le cadre du concert, la chanteuse espère montrer les richesses du pays et transmettre la réalité syrienne d’avant la guerre. 

Elle offrira d’ailleurs au public des chants traditionnels de la cité d’Alep. Au début de sa carrière, la chanteuse originaire de la ville de Souïeda s’y rendait pour chanter dans les soirées Saharat Tarab, qui sont connues pour «nous guider vers l’extase». «On se retrouvait chaque jeudi pour partager un moment de plaisir et pour garder son répertoire vivant. Ce sont des mélodies qui touchent l’âme», ajoute-t-elle avec beaucoup d’émotion.

Le Festival du Monde Arabe crée souvent des spectacles inédits comme celui-ci, explique sa directrice des communications Emily Aouad.

Raconte-moi la Syrie est une création qui nous projette dans un «monde antique qui apparaît aujourd’hui comme la seule source d’inspiration pour toute résistance contre les razzias de l’ignorance et de l’hypocrisie des temps modernes», est-il expliqué dans la description du festival.


Raconte-moi la Syrie

Ce samedi à 20 h au Théâtre Maisonneuve

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