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Il était une fois…«Il était une fois»

Quentin Tarantino Photo: Paul Drinkwater/NBCUniversal Media, LLC via Getty Images

Il était une fois, à Hollywood, un film nommé Il était une fois… à Hollywood (Once Upon a Time… in Hollywood) qui a remporté trois Golden Globes. Cette fois, c’était hier soir, lors de la 77e édition de la prestigieuse remise de prix.

En plus d’être sacré Meilleure comédie, le neuvième film de Quentin Tarentino a été récompensé pour son scénario et pour le rôle de Brad Pitt. Le cinéaste a profité de sa première présence sur scène pour rendre hommage à ses scénaristes préférés et remercier ses acteurs. «Vous avez donné de la profondeur au récit et poussé plus loin mon scénario.»

L’acteur a pour sa part rendu hommage à son collègue LDC (Leonardo DiCaprio pour les intimes) ainsi qu’à ses covedettes en nomination, dont les trois légendes de The Irishman, film de Martin Scorsese, étonnamment reparti les mains vides. «Vous êtes des dieux pour moi», leur a-t-il dit, concluant son discours par ces sages paroles: «Si vous avez la chance d’être gentil, soyez-le, on en a besoin.»

Du côté des drames, Sam Mendes a remporté les prestigieux prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur pour 1917. «C’est une grosse surprise, merci», a-t-il dit, avant de rendre hommage à Scorsese, cinéaste dont personne dans la salle «n’arrive à la cheville».

Chez les acteurs, Renée Zellwegger (Judy) et Joaquin Phoenix (Joker) ont sans surprise été récompensés pour leurs performances remarquées. L’acteur a invité ses concitoyens à adopter de meilleurs comportements pour la planète et a remercié le réalisateur Todd Phillips de sa patience à son égard, lui qui a mauvaise réputation sur ce plan.

En tête des nominations, le renversant Marriage Story de Noah Baumbach n’est reparti qu’avec un prix, celui du rôle de soutien décerné à Laura Dern. 

Du côté télé, Succession repart grande gagnante des séries dramatiques avec les prix de la Meilleure série et du Meilleur acteur, remis à Brian Cox. «Je m’excuse auprès de mes collègues en nomination d’avoir gagné ce prix, a-t-il déclaré. Ça va faire 60 ans que je suis dans cette industrie. Je n’avais jamais pensé que ça m’arriverait, donc je suis un peu sous le choc.»

Olivia Colman a quant à elle été récompensée pour sa brillante interprétation d’Elizabeth II dans The Crown. 

Après avoir tout raflé aux Emmy en septembre, la formidable série Fleabag a triomphé dans la catégorie des comédies. «Un immense, immense merci à tout le monde de nous encourager!» a déclaré sa créatrice Phoebe Waller-Bridge, qui a également été récompensée pour son interprétation dans le rôle-titre.

Du côté des miniséries, l’extraordinaire Chernobyl a sans surprise raflé deux prix, dont celui de la Meilleure minisérie. L’acteur Jared Harris a livré un inspirant message de remerciement, établissant un parallèle entre les questionnements soulevés dans la série sur le coût des vies humaines et ce qui défraie actuellement la chronique.

«J’aimerais remercier Obama de nous avoir nommés dans sa liste. Comme certains d’entre vous le savent, il fait partie de la mienne!» Pheobe Waller-Brige, primée pour Fleabag

Le retour de l’enfant terrible

À la barre de la soirée qui a la réputation d’être pas mal plus détendue que celle des Oscars – les 1 500 bouteilles de champagne données aux convives y sont peut-être pour quelque chose –, il était bon de retrouver un Ricky Gervais baveux comme toujours, pour une cinquième et dernière fois, dit-il. «Donc, je m’en fous. C’est une blague… Je m’en suis toujours foutu», a lancé l’animateur en début de soirée, d’un ton désinvolte, verre de bière à la main. 

À deux reprises dans son discours d’ouverture, le créateur de la série After Life a été censuré, dont une fois en se moquant du film Cats, sévèrement démoli par la critique. On vous laisse deviner le mot de cinq lettres qui lui a valu ce silence. Indice: il commence par «P» et se termine par «Y». 

En plus d’aborder les controverses autour du mouvement #MoiAussi et de la mort suspecte de Jeffrey Epstein, Ricky Gervais a critiqué vivement les pratiques douteuses des propriétaires de certaines plateformes de visionnement en continu, notamment Disney, Amazon et Apple. «La majorité d’entre vous êtes allés à l’école moins longtemps que Greta Thunberg», leur a-t-il lancé, ajoutant qu’elles n’ont aucune leçon à donner.

L’animateur a ponctué cette soirée qui a filé rondement de quelques courtes blagues mordantes. On retient: «On va bientôt regarder un court extrait de The Irishman, ça dure 88 minutes» et «Comme vous le savez, le repas de ce soir est entièrement composé de légumes, tout comme l’est le Hollywood Foreign Press». 

Au rayon des moments touchants, on se souviendra de l’hommage de Kate McKinnon à Ellen DeGeneres, un rare modèle LGBTQ à la télé lorsqu’elle était jeune. La récipiendaire du prix Carol Burnett a par la suite livré un discours aussi inspirant qu’hilarant.

Tom Hanks, lui aussi honoré, a pour sa part livré une digne leçon sur le métier d’acteur. 

L’ovation à Elton John et Bernie Taupin venus présenter en début de soirée le film Rocketman (récompensé à deux reprises) était déjà un beau moment. C’était sympa de les revoir sur scène pour récolter leur premier prix commun, pour la chanson I’m Gonna Love Me Again.

L’absence de femmes dans les catégories touchant la réalisation au cinéma a été vivement remarquée lors de l’annonce des nominations, mais seulement abordée à la blague par Ricky Gervais. 

En revanche, plusieurs artistes ont profité de leur passage au micro pour exprimer leur solidarité avec le peuple australien, dont le pays est victime d’importants feux de forêt. 

Ç’a été le cas de Patricia Arquette, récompensée pour sa prestation dans The Act, qui a aussi profité de sa tribune pour dénoncer les menaces de guerre en Iran du président Trump. «Pour nos enfants et les leurs, nous devons voter en 2020.»

Puis, ç’a été au tour de Michelle Williams, sacrée Meilleure actrice dans la minisérie Fosse/Verdon, d’inviter les femmes à voter dans leur intérêt. «C’est ce que les hommes ont fait pendant des années», a-t-elle répété. 

«Lorsque vous surmonterez la barrière des sous-titres, vous découvrirez des films extraordinaires.» Bong Joon-ho, lauréat du Meilleur film en langue étrangère pour Parasite

Et les gagnants sont…

Meilleur film – drame. 1917, de Sam Mendes

Meilleur film – comédie. Once Upon a Time… in Hollywood, de Quentin Tarentino

Meilleur réalisateur. Sam Mendes, 1917

Meilleure actrice – drame. Renée Zellweger, Judy

Meilleur acteur – drame. Joaquin Phoenix, Joker

Meilleure actrice – comédie. Awkwafina, The Farewell

Meilleur acteur – comédie. Taron Egerton, Rocketman

Meilleur scénario. Quentin Tarentino, Once Upon a Time… in Hollywood

Meilleur film d’animation. Missing Link, de Chris Butler

Meilleur film en langue étrangère. Parasite, de Bong Joon-ho

Meilleure série dramatique. Succession

Meilleure série comique. Fleabag

Meilleur téléfilm/minisérie. Chernobyl

Meilleure actrice dans une série dramatique. Olivia Colman, The Crown

Meilleur acteur dans une série dramatique. Brian Cox, Succession

Meilleure actrice dans une série comique. Phoebe Waller-Bridge, Fleabag

Meilleur acteur dans une série comique. Ramy Youssef, Ramy

Prix Cecil B. DeMille. Tom Hanks

Prix Carol Burnett. Ellen DeGeneres

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