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«Kidding»: tendre vers la lumière

Kidding
Jim Carrey Photo: Christopher Polk/Getty Images for AFI
Maria Estévez - Métro World News

Février sera le mois de Jim Carrey. En plus de jouer au cinéma dans Sonic, le film, l’acteur est de retour dans la deuxième saison de la série Kidding.

Kidding, série tragicomique réalisée par Michel Gondry, réunit de nouveau l’acteur et le réalisateur, presque 20 ans après le succès du mythique Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Du soleil plein la tête).

Fatigué du monde du show-business, Jim Carrey avait fait le choix de s’en éloigner. Son plan pour développer sa carrière avait trop bien fonctionné, au point où l’acteur-vedette des années 1990 avait fini avalé par son ego.

Le réalisateur, qui l’avait sauvé au début des années 2000, retrouve Jim Carrey dans un rôle qui lui permet de se réinventer. La série montre l’acteur canadien dans la peau d’un héros d’émission pour enfants souffrant d’une profonde dépression qui le rend incapable de gérer son travail.

Vous êtes de retour dans la deuxième saison de Kidding, où vous jouez Jeff Pickles. Votre personnage fait penser à un Fred Rogers qui aurait eu une crise de nerfs…

Jeff Pickles est une idole pour les jeunes qui le regardent à la télévision. C’est un modèle de gentillesse et de sagesse dans l’esprit des enfants américains et de leurs parents. Quand la famille de M. Pickles explose, sa vie perd son sens. Il est obligé
de mettre de côté ses marionnettes et de faire face à cette crise qui lui coûte sa santé mentale. C’est alors que la cruauté du monde lui brise le cœur.

Comment avez-vous abordé ce personnage?
Jusqu’à un certain point, l’expression artistique découle d’un sens du devoir envers la communauté. Je crois que c’est ce dont le monde a besoin présentement. Je pense que le monde a besoin de s’évader, de soulager ses inquiétudes. Nous traversons une époque où nous faisons plus que jamais face à notre condition d’être humain. Nous sommes surpris par nous-mêmes. Avec tout ce qui se passe autour du président Trump, avec le système politique que nous avons mis en place, nous ne comprenons pas toujours que tout ça ne s’est pas produit du jour au lendemain. Je voulais faire une série dans laquelle on peut apprécier la beauté des gens, donner au public quelque chose qui a du sens pour tous.

Voulez-vous guérir le monde de la dépression?
Nous en sommes venus à la conclusion que la dépression du monde est liée au fait que tout n’est pas aussi bon que nous le pensions. Nous restons perdus dans les futilités, dans la peur de la perte, dans l’insécurité. C’est surprenant de voir qu’aujourd’hui, dans ce nouveau millénaire, nous n’avons pas tellement évolué. Nos cheminements et nos peurs sont les mêmes. On succombe toujours aux mêmes peurs, on répète toujours les mêmes erreurs.

Vous faites un portrait plutôt sombre du monde contemporain. Croyez-vous que Kidding est une série positive?
Bien sûr. C’est une occasion de tendre vers la lumière. Personne ne peut vous promettre que vous résoudrez tous vos problèmes d’un coup; c’est un processus graduel. Quand je me sens déprimé, car ça m’arrive comme tout le monde, je me dis que demain ça ira mieux. Un jour, on s’arrête, et le lendemain, on repart. La vie est un cheminement, pas besoin de se rendre fou avec ça. La douleur est temporaire. Nous vivons tous des conflits, nous doutons tous de nous-mêmes et nous luttons tous pour améliorer les choses.

Vous jouez des personnages très spirituels. Où est passé Jim Carrey le comique?
Je ne sais pas. Ces personnages gravitent autour de moi. J’imagine que je les attire pour une raison. Je me sens satisfait de mon travail; je mets mon âme tant dans Sonic que dans Kidding. Je suis heureux, et quand j’aurai à retourner dans le milieu de la comédie, je le ferai. Pour l’instant, je fais ce que j’ai toujours voulu faire.

En plus de la série Kidding, qui reprend le 9 février à 22h sur Showtime, on pourra voir Jim Carrey au cinéma sous les traits du méchant Robotnik dans Sonic, le film, en salle le 14 février

  • «C’est un personnage vraiment intéressant. Je crois que je suis un monstre comme celui de Frankenstein, dit-il à ce sujet. Je ne m’inquiète pas trop du résultat; j’ai fait ce que je sais faire en interprétant ce personnage à ma manière.»

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