Soutenez

«Mafia inc.»: il était une fois à Montréal

réouverture cinéma
Une scène de Mafia Inc Photo: Les Films Séville

Le réalisateur Podz s’attaque au film de gangsters avec Mafia inc., son effort le plus ambitieux à ce jour.

«C’est un récit tellement montréalais, lance d’emblée Podz en entrevue, en parlant de cette saga où un parrain (Serge Castellitto) a maille à partir avec un de ses hommes de main (Marc-André Grondin). C’est dans l’ADN de notre ville, de notre civilisation telle qu’on la connaît, qui ne peut exister s’il n’y a pas de crimes.»

Librement inspiré de la bible journalistique d’André Cédilot et André Noël qui retraçait l’histoire du célèbre clan des Rizzuto, le long métrage scénarisé par Sylvain Guy (Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde) prend le pari de sublimer le réel à des fins cinématographiques.

«J’ai déjà fait un film où je suis resté très proche de la réalité (L’affaire Dumont) et je me suis rendu compte que, parfois, la fiction t’aide à mieux voir la réalité», avoue le cinéaste, qui en est à sa sixième création pour le cinéma.

Doté d’un budget de 8,5 M$ qui paraît parfois deux ou trois fois plus élevé à l’écran, cette fresque fait tout exploser sur son passage, autant sur le plan de la durée (2 heures 15 minutes) que sur celui de ses rôles parlants (une cinquantaine), devenant rapidement un divertissement décoiffant et même amusant à ses heures.

«Quand tu entres dans ces niveaux budgétaires, tu as des responsabilités, reconnaît le metteur en scène. Tu vises large. En même temps, on peut aller dans des zones artistiquement ambitieuses… Je voulais être près des personnages, de ce qu’ils vivent, pour qu’on puisse voir les conséquences psychologiques et morales de leurs gestes. »

«J’ai tendance à être beaucoup dans l’ambiguïté, jamais dans le noir et blanc. Je pense que bien du monde aimerait que je le sois. C’est plus facile, mais je ne trouve pas que la vie est faite comme ça. Il y a trop d’affaires intéressantes dans le gris.» -Podz, réalisateur de Mafia inc.

Le réalisateur des Sept jours du Talion et de King Dave semble d’ailleurs beaucoup s’amuser à respecter l’iconographie des classiques du genre, qui portent le sceau de Scorsese, de Coppola et de De Palma.

«C’est sûr que je voulais que ça s’insère dans une continuité cinématographique, concède Podz. Je ne suis pas en train de dire que je réinvente le genre. Tout ce que vous avez vu, je vais le refaire d’une autre façon, avec nos couleurs, le mélange de français, d’anglais et d’italien qui nous est propre. J’ai les mêmes codes, mais j’apporte quelque chose de nouveau. Je ne voulais pas copier ou faire les mêmes plans.»

«Bien avant que je sache c’était quoi, le cinéma, c’était juste le fun de regarder des films de gangsters, se rappelle le cinéaste. J’ai voulu en faire un pour que le monde ait du fun au cinéma. La pire affaire, c’est si tu fais un film et que les gens l’oublient.»


Mafia inc.
À l’affiche vendredi
Présentations jeudi en soirée

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.