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«Resistance»: fais ce que dois

Jesse Eisenberg dans «Resistance»
Jesse Eisenberg dans «Resistance» Photo: Collaboration spéciale ifc films

La Seconde Guerre mondiale est une des périodes les plus visitées du cinéma. Alors que la satire subversive Jojo de Taika Waititi vient tout juste de remporter l’Oscar du meilleur scénario adapté, sort Resistance de Jonathan Jakubowicz.

«Mais il n’y a jamais eu un film à propos d’un mime qui est venu à la rescousse des autres», lance en entrevue son cinéaste.

Ce mime en question est Marcel Marceau, un Français qui a rejoint la Résistance afin de secourir des milliers d’orphelins juifs. Le metteur en scène a pu s’entretenir avec son cousin germain et résistant Georges Loinger avant sa mort, qui lui a tout raconté. Il avait 106 ans.

«Après avoir entendu son histoire, je me suis dit que je ne pouvais rien faire d’autre avant d’avoir fait ce film», se rappelle celui qui a déjà dirigé Robert De Niro dans Hands of Stone.

«L’humanité vit présentement un moment terrifiant et je crois que ce film pourrait inspirer les gens et leur rappeler qu’il faut demeurer unis.» Jonathan Jakubowicz, réalisateur de Resistance

Le réalisateur et scénariste vénézuélien s’était pourtant juré de ne jamais explorer cette sombre page de son passé, lui dont les descendants sont des survivants de l’Holocauste.

«C’était trop personnel et émotionnel, confie-t-il. Sauf que je me suis rendu compte que je ne racontais pas un récit d’extermination, mais de salut, de survie et de solidarité. Ces gens se sont mis en danger pour sauver des vies. Ils n’ont pas fait ça pour jouer aux héros, mais parce que c’était la chose à faire.»

Au sein d’une distribution qui comprend Ed Harris et Géza Röhrig (l’inoubliable protagoniste du Fils de Saul) brille Jesse Eisenberg dans le rôle principal, qui se situe à mi-chemin entre Charlie Chaplin et Roberto Benigni, de La vie est belle. Un acteur habitué à jouer des personnages verbomoteurs (The Social Network) et qui doit ici souvent s’exprimer sans mots.

«Jesse s’est vraiment investi à fond, révèle Jonathan Jakubowicz, qui s’était fait connaître sur la scène internationale avec Secuestro Express. Sa mère était clown professionnelle et il a perdu plusieurs membres de sa famille dans l’Holocauste. »

Bien que Resistance pourrait s’apparenter à une variation de Schindler’s List, celui qui a présenté au début du siècle son essai Distance au Festival des films du monde insiste sur le fait que les sauveurs ne sont pas des soldats étrangers mais des civils qui prennent soin les uns des autres.

«C’est souvent ce qu’il nous reste en temps de crise. On le voit aujourd’hui. L’armée ne peut pas envoyer de nucléaire sur le virus. Ce sont les médecins qui sont les héros de cette guerre. Des gens qui sont allés à l’université, qui sont souvent sous-payés et qui représentent notre dernier espoir. Je pense que ça rend l’humanité plus humble.»

Resistance est disponible sur iTunes Canada

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