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Des conditions doivent être respectées pour que Québec aide le Cirque

Cirque Du Soleil
Performance du Cirque Du Soleil Photo: Rick Rycroft/La Presse canadienne

En échange d’une implication financière de l’État québécois dans la relance du Cirque du Soleil, le gouvernement Legault devra obtenir l’assurance que l’enracinement québécois de l’entreprise de divertissement sera maintenu.

Au moment où les discussions semblent se dérouler rondement en coulisses, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a dressé sa liste de conditions, mercredi, à Québec, à son arrivée au conseil des ministres.

En plus de voir le siège social de l’entreprise, qui se trouve actuellement dans l’arrondissement montréalais de Saint-Michel, demeurer au Québec, celui-ci a indiqué que les membres de la haute direction de l’entreprise de divertissement ainsi que son président du conseil d’administration devront résider dans la province. M. Fitzgibbon souhaite également que la «propriété intellectuelle» demeure au Québec.

«S’il y avait des conditions respectées comme celles-là, nous pourrions décider d’aider le Cirque», a-t-il lancé au cours d’un échange avec les représentants des médias.

Daniel Lamarre est le président et chef de la direction du Cirque depuis 2004, alors que l’homme d’affaires Mitch Garber avait été nommé à la tête du conseil d’administration en 2015. En plus d’avoir vu le jour au Québec, les deux hommes résident dans la province.

S’il y a «plusieurs discussions» en ce moment, Québec n’a pas encore donné son feu vert à quelconque forme d’aide que ce soit, a prévenu M. Fitzgibbon. Il n’a pas voulu dire si d’éventuels acquéreurs s’étaient déjà engagés à respecter sa liste de conditions.

«C’est difficile pour moi de répondre parce qu’il y a beaucoup de spéculation, a dit le ministre de l’Économie. Il y a beaucoup de monde qui (sont) intéressés et plusieurs de ces personnes ne nous ont pas contactés. Définitivement, on n’a pas parlé à tous les gens qui sont intéressés au Cirque.»

La semaine dernière, l’agence Bloomberg avait avancé que le Cirque discutait avec Investissement Québec (IQ) afin que le bras financier de l’État lui prête jusqu’à un demi-milliard de dollars canadiens. Dans un courriel envoyé à La Presse canadienne, M. Garber avait affirmé que ce n’était pas le cas et que la compagnie n’avait pas cogné à la porte de Québec.

Avec une dette estimée à plus de 900 millions $ US, le Cirque est paralysé par la pandémie de COVID-19, qui a forcé la société à annuler, en mars, ses 44 spectacles en plus de licencier la quasi-totalité de son effectif, soit environ 4700 personnes.

En plus d’étudier tous les scénarios, y compris celui où elle se placerait à l’abri de ses créanciers, la compagnie a commencé ses démarches afin de dénicher un investisseur ou un acquéreur, ou de renégocier une autre injection de capitaux auprès de ses propriétaires actuels — le fonds d’investissement texan TPG Capital, la firme chinoise Fosun et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a déjà exprimé son intérêt à l’endroit du Cirque, tandis que Guy Laliberté a laissé entendre cette semaine qu’il pourrait s’impliquer dans le sauvetage de l’entreprise qu’il a fondée en 1984, trois mois après avoir retiré ses dernières billes.

Autant à Québec qu’à Ottawa, le Cirque a récemment ajouté des mandats à ses inscriptions aux registres des lobbyistes afin de solliciter un coup de pouce financier dans le but de traverser la tempête déclenchée par le nouveau coronavirus.

Julien Arsenault, La Presse canadienne



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