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Mika écrit une lettre d’amour et de solidarité au Liban

Mika Photo: Collaboration spéciale

Bouleversé par la double explosion qui a détruit le centre-ville de Beyrouth au Liban et fait plus de 150 morts mardi dernier, le chanteur libano-britannique Mika a publié une lettre chargée d’émotions adressée à son pays d’origine.

«Mon Liban, Beyrouth. Il est tôt ce matin de l’autre côté de la mer Méditerranée, et je me sens à la fois si près et si loin de toi», écrit-il d’emblée.

L’auteur-compositeur-interprète né dans la capitale libanaise en 1983 parle d’abord du sentiment d’horreur qui l’a assailli en apprenant la tragédie.

«Je ne cesse de regarder sidérer les visages martyrs de mes frères et sœurs. Dans leurs yeux, je devine l’effroi, les larmes.» -Mika

«Des frissons surgissent quand je vois ce blessé évacué sur la lunette arrière d’une vieille voiture, cette jeune fille en sang dans les bras de son père, ces habitants sonnés qui courent dans les rues jonchées de gravats, de vitres brisées, de meubles pulvérisés…», poursuit Michael Holbrook de son vrai nom.

«Pays des cendres»

Le chanteur pop rappelle ensuite les nombreux maux qui assaillent le Liban depuis plusieurs années: les guerres, les divisions, la corruption, la crise économique et, le dernier, mais non le moindre, la pandémie de COVID-19.

«L’angoisse montait chaque jour un peu plus en moi, comme si tes blessures, mes racines que j’ai quittées à l’âge d’un an et demi me rattrapaient.»

«Et puis soudain mardi à 18h10, un tragique nuage gris est monté de ton port, fauchant ton peuple à bout de force.» -Mika

Mika établit un parallèle entre la fumée orange de l’explosion et la lumière jaune que lui décrivait sa mère à l’époque de la guerre.

«Comment ne pas voir dans ces deux explosions le symbole d’un système qui éclate. Comment ne pas entendre le fracas des bombes qui semaient la mort dans tes rues encore marquées par les stigmates de la guerre.»

Il s’en prend également au premier ministre libanais Hassane Diab, qui promet que les responsables de cette catastrophe devront «rendre des comptes». «Mais les responsables de qui? De quoi? Les responsables de 30 ans d’agonie qui ont fait du pays du cèdre, le pays des cendres.»

Après la colère, l’espoir

L’artiste conclut sa lettre avec un message d’espoir: «On dit de la catastrophe qu’elle est un dénouement tragique. La fin d’un enchaînement de malheurs. Après l’obscurité viendra l’aube.»

«Demain, tu te relèveras comme tu l’as toujours fait, poursuit-il. La musique résonnera à nouveau depuis tes fenêtres, les corps danseront sur tes terrasses, les parfums s’échapperont de tes cuisines. Je serai là.»

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