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7e ciel: On craque pour «Renegade Breakdown», «Loin de Bachar» et «Derrière nos écrans de fumée»

Renegade Breakdown est offert sur les plateformes dès aujourd’hui. Photo: Jocelyn Michel/collaboration spéciale

Les journalistes de Métro vous présentent leurs sept coups de cœur culturels de la semaine dont l’album Renegade Breakdown, les documentaires Loin de Bachar et Derrière nos écrans de fumée.

Renegade Breakdown de Marie Davidson & L’Oeil nu

Marie Davidson est de retour! Quelle joie de retrouver l’artiste montréalaise qui collabore cette fois avec L’Œil Nu, deux ans après Working Class Woman. Oubliez (presque) tout ce que vous connaissez d’elle. Le trio qu’elle forme avec Pierre Guerineau et Asaël R. Robitaille propose un album éclectique, difficilement classable dans un unique style. De l’hommage à la pop de Mylène Farmer avec le fantastique titre Renegade Breakdown, qui donne son nom au disque, au très «lynchien» et envoûtant Just In My Head (fermez les yeux, et les images de Blue Velvet défileront), le plaisir est total. Il est fascinant de voir à quel point ce changement de direction est réussi. La musicienne prouve aussi qu’elle n’a rien perdu de son talent pour les paroles piquantes teintées de l’humour noir qu’on lui connaît.
Amélie Revert

Loin de Bachar

Pascal Sanchez s’est ici discrètement immiscé dans le quotidien des al-Mahamid. Adnan, Basmah et leurs quatre enfants sont arrivés à Montréal après avoir fui la Syrie en guerre de Bachar al-Assad. Loin des bombes qui terrorisent ceux qui n’ont pas pu partir comme eux, ils n’ont pour autant jamais renoncé au lien si fort qui les unit à leurs proches. La famille vit ainsi au rythme des cours de français, des appels Skype et de l’engagement social exemplaire du père. Un documentaire touchant et d’une immense humanité!
Dès aujourd’hui à la Cinémathèque
Amélie Revert

Derrière nos écrans de fumée

Allons-nous droit dans le mur avec les réseaux sociaux? C’est la question que l’on se pose devant ce documentaire de Jeff Orlowski. Entre algorithmes et modèle prédictifs, des repentis de la tech décortiquent comment les géants Facebook, Google etc., ont contribué à créer les outils qui, aujourd’hui, exploitent nos faiblesses et nos émotions pour mieux nous manipuler. Entre fausses nouvelles, théories complotistes et vies brisées, une œuvre nécessaire, mais tout de même glaçante.
Sur Netflix
Martin Nolibé

We are chaos de Marilyn Manson

Au royaume du métal, l’ennemi juré de l’Amérique conservatrice fait toujours partie des maîtres. Parsemé d’accents glam rock, son 11e opus prouve qu’à 51 ans, «l’Antichrist superstar» n’a rien perdu de sa verve rebelle et politique. Mal-être de la jeunesse, humanité destructrice et avenir sans espoir : les noires obsessions qu’il traîne avec lui depuis 1994 sont toujours d’actualité. Et même s’il ne choque plus (le monde actuel s’en charge à sa place), sa musique possède encore un certain pouvoir vénéneux.
Céline Gobert

Expat vol. 1

On est plusieurs à avoir découvert le nom d’Alex Mc Mahon durant le confinement grâce au formidable vers d’oreille Mange mes pets COVID. Mais ce serait réducteur de résumer son travail à ce seul succès, car ce touche-à-tout est derrière 1001 projets. L’un d’entre eux est la série docu Expat, qui lui a inspiré ce premier album solo riche, diversifié et accrocheur. Véritable voyage musical empreint de funk, de soul et d’une parfaite dose de groove, Expat vol. 1 crée avec une dizaine d’artistes de tous horizons, dont Gabio, La Bronze, Gaële et Eman nous envoûte de la première à la dernière note.
Marie-Lise Rousseau

The Wagers

Sean Michaels est un auteur innovant. Après avoir imaginé la vie de l’inventeur du thérémine, Lev Termen, dans son excellent premier roman Corps conducteurs, le revoici avec une histoire qui, au préalable, semble plus terre à terre… Jusqu’à ce que son protagoniste, Theo Potiris humoriste trentenaire coincé dans la relève, cogestionnaire de l’épicerie familiale et adepte de courses de chevaux – se lie à une bande de Robin des bois des temps modernes qui vole de la chance pour la redistribuer plus équitablement. Ce qui commence comme un récit hyperréaliste et hyper montréalais se transforme alors en une captivante aventure fantasmagorique et internationale qui porte à réfléchir sur la notion du hasard.
Aux éditions Penguin Random House
Marie-Lise Rousseau

Residue

Présenté au Québec lors du récent FCVQ, le premier film de Merawi Gerima suit un cinéaste de retour dans le quartier qui l’a vu grandir; quartier qui subit les assauts de la gentrification sans que rien ne change pour ses habitants défavorisés. Véritable diamant brut, aux choix esthétiques singuliers et marquants, Residue propose une délicate exploration de l’identité noire, souvent brutalement honnête, et évoque les souvenirs et fantômes du passé qui empêchent d’avancer. Une nouvelle voix afro-américaine à suivre.
Sur Netflix
Céline Gobert


Et on se désole pour…

Les disparitions de Ruth Bader Ginsburg et de Juliette Gréco

Deux grandes dames, dont l’émancipation est un modèle, se sont éteintes. Ruth Bader Ginsburg, juge progressiste à la Cour suprême des États-Unis, est morte la semaine passée. À propos de l’avortement, elle déclarait que «le gouvernement n’a pas à faire ce choix pour une femme». Puis Juliette Gréco s’en est aussi allée mercredi. L’icône d’un Saint-Germain-des-Prés très masculin n’a jamais laissé tomber ses convictions féministes. Merci, mesdames!
Amélie Revert

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