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Pour prévenir les abus, les écrivains réclament le statut d’artiste

Photo: Archives

Pour avoir des conditions de travail plus justes et prévenir les abus, les écrivains devraient avoir le même statut que les artistes des domaines du cinéma, de la musique et de la scène. C’est ce que réclame l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) à l’occasion de la révision des lois sur le statut de l’artiste.

Dans le cadre de la consultation en ligne pour la révision de ces lois que mène actuellement le ministère de la Culture et des Communications, l’UNEQ a déposé un mémoire mardi.

Selon le syndicat qui représente 1600 membres du milieu littéraire, la loi qui régit présentement le statut des écrivains (loi S-32.01, adoptée en 1988) est «injuste, inéquitable et inapplicable» et considère les auteurs comme «une sous-catégorie d’artiste».

Concrètement, elle ne fournit aucun filet social aux écrivains, leur interdit le droit à une représentation collective, les prive de revenus et n’encadre aucunement leurs contrats d’édition, ce qui selon l’UNEQ, mène souvent à des situations d’abus.

Les auteurs ont d’ailleurs été nombreux à dénoncer les injustices et les excès dans leur milieu l’été dernier dans la foulée de la vague de dénonciation. Un meilleur encadrement législatif de leur métier permettrait de prévenir ce genre de situation, soutient l’UNEQ.

«Depuis 30 ans, l’UNEQ tente par tous les moyens de poser les bases d’une entente collective qui encadrerait tous les contrats liant un·e écrivain·e à une maison d’édition et éviterait à chaque artiste d’être seul·e pour négocier. Mais toutes nos actions ont été vaines», déplore son directeur général Laurent Dubois, directeur général.

Précarité

L’inclusion des écrivains dans les lois sur le statut de l’artiste permettrait de leur assurer de meilleures conditions de travail. En 2017, leur revenu annuel médian est d’à peine 3000$.

Selon l’UNEQ, le statut d’artiste aurait par ailleurs permis de mieux encadrer les auteurs qui ont perdu des sources de revenus à cause de la pandémie. Ceux-ci ont dû se rabattre sur la Prestation canadienne d’urgence ou l’assurance-emploi.

«Au Québec, encore en 2021, certains contrats d’édition contiennent des clauses abusives qui privent par exemple les artistes de leurs droits pour une durée et un territoire illimités, mais aussi pour leurs œuvres futures qui n’existent pas encore! On croit rêver!» -Laurent Dubois, directeur général de l’UNEQ

Plusieurs autres syndicats d’artistes comme l’Union des artistes, la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec et l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec appuient les revendications de l’UNEQ, comme en font foi une dizaine de lettres annexées dans son mémoire.

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